Politique 3 mai 2018

Québec accorde 1,2 M$ aux producteurs de bleuets

Sensible aux difficultés vécues par les producteurs de bleuets sauvages, le premier ministre Philippe Couillard a annoncé mercredi matin le 2 mai une aide spéciale de 1,2 M$ visant à contrer les effets de la baisse de prix qui prévaut dans le secteur.

« M. Couillard est venu lui-même à notre assemblée générale annuelle en avril dernier. On lui a fait des demandes. On est contents du 1,2 M$ qui a été annoncé. Ça va aider les producteurs, surtout les petits, mais ce n’est quand même pas ce qui va nous sauver », analyse le président du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec, Ghislain St-Pierre. Ce dernier demande au gouvernement un programme de stabilisation des prix, semblable à celui dont bénéficient d’autres productions agricoles.

Les mesures annoncées s’appliqueront dès la saison 2018. Elles comprennent une aide financière dédiée à l’utilisation des services-conseils et une subvention qui couvrira 40 % des coûts de location de ruches pour la pollinisation, jusqu’à concurrence d’un montant maximal de 2 000 $ par producteur. Les fonds seront puisés à même le budget du ministère de l’Agriculture du Québec.

Le prix des bleuetières en baisse

Conséquence directe de la baisse du prix des bleuets, la valeur des bleuetières a chuté radicalement, passant d’un montant frôlant les 5 000 $ l’acre en 2014 à 1 000 $ l’acre aujourd’hui, explique Ghislain St-Pierre. D’autres producteurs du Lac-Saint-Jean contactés par La Terre ont confirmé une baisse du prix des « terres à bleuets », malgré la spéculation qui prévaut dans le milieu agricole.

Les producteurs de bleuets sauvages ont reçu 0,30 $ la livre pour leur récolte 2016 alors que leur coût de production est estimé à un peu plus de 0,35 $/lb. Ils ont reçu une maigre avance de 0,20 $/lb pour la récolte 2017 et le paiement final ne sera versé qu’en août prochain.

« Financièrement, la situation n’est pas évidente pour plusieurs d’entre nous. Si le prix reste bas, certains vont tomber. Mais on ne laissera pas ça aller; on va se battre », affirme M. St-Pierre.

La situation devrait s’améliorer

Interrogé par La Terre, l’économiste Gilbert Lavoie indique que la chute de prix des bleuets sauvages a été causée par une explosion des stocks à travers le monde. Il croit cependant que la situation devrait s’améliorer. D’une part, les approvisionnements ont diminué, d’autre part, la consommation de bleuets est toujours en croissance. Par conséquent, un meilleur équilibre des marchés entraînera un redressement des prix, prévoit-il.