Ma famille agricole 29 avril 2018

Trois générations de Deschênes au travail

SAINT-ÉDOUARD-DE-MASKINONGÉ — Le producteur laitier Alain Deschênes le reconnaît, la présence d’une relève a changé les perspectives pour sa petite ferme laitière du rang Chemin de la Grande coulée.

Depuis que Joey, le fils d’Alain, est partenaire à la Ferme Rustik, aucun effort n’a été ménagé pour accroître la production, qui a presque doublé en cinq ans. Avec les 5 kg de la relève, le quota est passé de 28 kg à 53 kg, et des travaux ont permis d’améliorer l’efficacité énergétique.

« Ça change la vision de l’avenir, de savoir que quelqu’un va assurer la suite des choses », confie le producteur Alain Deschênes. La décision de son fils a eu de quoi le surprendre parce que le jeune homme ne s’orientait pas vraiment vers l’agriculture, ayant suivi une formation… en fonderie. Déçu par le travail en usine, Joey est retourné sur les bancs de l’École d’agriculture de Nicolet pour revenir ensuite à la ferme. 

« Le fait de ne pas vraiment connaître à fond la gestion d’une ferme était un frein, avoue Joey. Je manquais de confiance, mais depuis quatre ans, plus j’en apprends, plus je trouve ça facile. »

Ils ne sont pas seuls au travail à la ferme. Dans l’atelier attenant à l’étable, le grand-père Florian est occupé à mille et un petits travaux. « Ce n’est pas parce que j’ai 79 ans que je reste à ne rien faire », dit-il, sourire en coin. 

À la ferme, père et fils travaillent de concert. Le premier s’occupe principalement du travail aux champs et le second, de la gestion du troupeau d’une cinquantaine de bêtes. « Mon père est plus habile que moi avec la machinerie sur les terres accidentées », reconnaît Joey. 

Père et fils mettent la main… à la fourche! Crédit photo: Pierre Saint-Yves
Père et fils mettent la main… à la fourche! Crédit photo: Pierre Saint-Yves

D’une relève à une autre

Après sa formation à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe, Alain est revenu à la ferme familiale, dont il a pris la relève en 1989. Aujourd’hui, c’est au tour de son fils de prendre les cordeaux avec l’aide de l’une de ses deux sœurs, Jeanny, qui, sans travailler à la ferme, a pris en charge la comptabilité. 

Sous le regard de son père et de son grand-père, le jeune homme se plaît maintenant à réfléchir à l’avenir, qui pourrait bien inclure une nouvelle étable et du nouvel équipement…

Entre monts et vallons

La petite ferme laitière est blottie sur les contreforts des Laurentides, entre monts et vallons caractéristiques du panorama de ce coin de la Mauricie. C’est là que l’ancêtre Télesphore Deschênes s’est installé avec sa famille au tournant du 20e siècle, avant même la fondation de la municipalité. C’était alors un environnement encore sauvage dont il a défriché les terres vallonnées afin d’y pratiquer une agriculture de subsistance. La petite exploitation est passée aux mains d’Armand à la fin des années 1950, puis à celles de Florian 10 ans plus tard. Ce dernier a alors fait le choix de concentrer ses efforts en production laitière, tout comme son frère à la ferme voisine.