Ma famille agricole 22 avril 2018

« Mon ange gardien a encore travaillé pour moi » – René Leblanc

BAIE-DU-FEBVRE – Dominique Leblanc rend hommage à son père, qui a failli mourir l’an dernier lorsque le plancher de la porcherie s’est effondré.

« J’aimerais mettre de l’avant la détermination de mon père. Il a continué après l’accident. D’ailleurs, il a toujours cru en la production porcine, même si cela n’a pas toujours été facile! À 61 ans, je le sens heureux », confie le fils.

En avril 2017, René Leblanc est tombé dans la fosse à fumier. Il a eu de la chance, puisqu’il n’a pas subi d’intoxication à la suite de cet accident. « Comme le dit ma femme, mon ange gardien a encore travaillé pour moi », résume le principal intéressé, qui est également sorti indemne d’un grave accident de la route. 

Le producteur raconte que le plancher de deux enclos de la porcherie s’est effondré, sans raison, dans la fosse de lisier située directement sous le bâtiment. « Le ciment où je marchais s’est effondré à son tour. Je suis tombé dans la fosse, avec du “jus” jusqu’à la taille, et mes pieds ne touchaient pas au fond. Des animaux flottaient près de moi, d’autres tentaient de nager », explique l’éleveur, encore ébranlé. Après s’être « agrippé comme un chat » à des tiges de métal, René Leblanc a été secouru par son garçon et son employé. « C’est certain que si j’étais tombé face première dans le lisier, les chances auraient été très faibles que je m’en sorte », assure-t-il. 

Des membres de l’entourage de René Leblanc lui ont fait remarquer que les accidents du genre sont des signes sur lesquels il faut méditer… « Mais je n’ai pas envie d’arrêter. Je suis assez fait fort. Avec mon gars et ma femme, on a d’autres projets dans l’élevage. Et ce n’est pas évident de se trouver des employés, alors on continue », affirme-t-il. 

L’agriculture comporte parfois son lot d’épreuves. À la suite de l’effondrement du plancher de la porcherie, René Leblanc est tombé dans une fosse remplie de 2 m de lisier. Heureusement, il s’en est tiré sans séquelles. Crédit photo : Martin Ménard/TCN
L’agriculture comporte parfois son lot d’épreuves. À la suite de l’effondrement du plancher de la porcherie, René Leblanc est tombé dans une fosse remplie de 2 m de lisier. Heureusement, il s’en est tiré sans séquelles. Crédit photo : Martin Ménard/TCN

« Elle est dure à battre! »

Depuis sa fondation dans les années 1980, la ferme Pouvaco a vu son chiffre d’affaires annuel passer de 150 000 $ à près de 5 M$ aujourd’hui. L’entreprise compte maintenant 3 500 porcs à l’engraissement, 4 800 places en pouponnière, 1 700 acres de terre et une compagnie de déneigement. René Leblanc attribue une grande partie du succès de Pouvaco à sa conjointe, France Ménard. « Elle est dure à battre! Toute la gestion, c’est elle », atteste-t-il. 

Les deux filles du couple se sont impliquées à la ferme avant d’orienter leur propre carrière dans d’autres domaines. La relève de l’entreprise est officiellement assurée par leur fils Dominique. Ce dernier a amélioré les rendements en changeant la régie de culture et en effectuant lui-même le nivellement et le drainage des terres par GPS.

Oser le vert

L’industrie du porc a déjà eu le slogan Ose le rose; la ferme Pouvaco, elle, a plutôt osé le vert! « Au début 2000, le Québec a dit qu’il ne voulait plus de cochons, que ça polluait. Ici, nous avons adopté des mesures agroenvironnementales et nous n’avons jamais eu de problème avec les voisins », affirme France Ménard. Les membres de la famille Leblanc ont l’environnement à cœur. Ils ont priorisé le semis direct, l’utilisation de plantes intercalaires et l’épandage de lisier au moyen d’un système d’irrigation par rampe. Dominique a été président de son club agroenvironnemental pendant 10 ans. L’entreprise se donne maintenant l’objectif de diminuer de 25 % d’ici trois ans l’utilisation de pesticides dans ses champs.