Actualités 6 avril 2018

Un semoir à céréales adapté à vos besoins

Machine emblématique de l’agriculture des plaines de l’Ouest canadien, le semoir à céréales se retrouve aussi sur les terres de chez nous. Or, peu d’appareils comportent autant d’options et il est important d’établir ses besoins avant l’achat.

La superficie de l’exploitation

Selon Pierre Beaudry, responsable des démonstrations, des cliniques et des nouveautés du Salon de l’agriculture, l’aire de la surface à semer est la première donnée à considérer. « Des journées pour réaliser ton chantier, tu ne peux pas en inventer, insiste-t-il. La fenêtre d’opportunité est limitée. »

Même son de cloche du côté de Vincent Lamarre, professeur en gestion et technologie d’entreprise agricole à l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière. « Il faut aussi prendre en compte le plan de développement futur de l’exploitation en fonction de la vie utile du semoir », indique-t-il. 

Le semoir à céréales P2085, d’une largeur de 30 pi, avec remplissage central,  est le plus populaire de New Holland dans la province.
Le semoir à céréales P2085, d’une largeur de 30 pi, avec remplissage central, est le plus populaire de New Holland dans la province.

Par exemple, comme un semoir peut avoir, en moyenne, une durée de vie de 12 à 15 ans, si l’on prévoit doubler ses superficies en culture d’ici les 20 prochaines années, il faudra opter pour un modèle qui pourra travailler sur 60 % ou 75 % de plus de surface, du moins s’il n’y a pas de changement dans la pratique culturale.

Il faut donc évaluer l’efficacité de la machine qu’on souhaite acheter. Le calcul est simple : on divise l’étendue de l’exploitation par l’aire ensemencée à l’heure. Est-ce que ce semoir nous permettrait de couvrir tout le chantier dans le temps alloué? La réponse, évidemment, doit être oui. Idéalement, on doit prévoir une marge assez grande représentant les moments perdus à se déplacer, à virer au bout des champs, à remplir la trémie et à gérer les autres imprévus. En moyenne, on estime l’efficacité de son semoir à 80 %, pourcentage qui peut varier en fonction de la superficie et de la configuration des terres.

Attention, ici, de considérer également la force du tracteur. Les semoirs, selon leurs dimensions, les machines avec lesquelles on les combine et les options qu’on choisit, peuvent être plus ou moins lourds, ce qui peut ralentir la vitesse d’exécution.

Kubota – Great Plains vendait généralement les modèles 1500 ou 1510, mais prépare aujourd’hui son offensive pour offrir les modèles NTA 2007 ou NTA 3007, des semoirs pneumatiques d’une largeur de 20 ou 30 pi.
Kubota – Great Plains vendait généralement les modèles 1500 ou 1510, mais prépare aujourd’hui son offensive pour offrir les modèles NTA 2007 ou NTA 3007, des semoirs pneumatiques d’une largeur de 20 ou 30 pi.

Les types de semences

Horsch arrive sur le marché avec ses semoirs. Son modèle Avatar, présenté au Salon de l’agriculture, est offert en largeurs de 3, 4, 6, 8, 12 et 18 m.
Horsch arrive sur le marché avec ses semoirs. Son modèle Avatar, présenté au Salon de l’agriculture, est offert en largeurs de 3, 4, 6, 8, 12 et 18 m.

Vient ensuite la question du type de graines dont on veut faire la culture. Celui-ci influencera le choix du système de dosage et de distribution. Si l’on ne cherche à semer que des petites céréales, on utilisera habituellement une distribution mécanique qui se sert de la gravité pour laisser les semences au sol. Le dispositif le plus répandu pour ce type de semoir est la cannelure, notamment en raison de sa simplicité. 

Mais, selon Vincent Lamarre, ce n’est pas nécessairement le plus performant puisqu’il jette les grains par à-coups. Les cannelures hélicoïdales, qui prennent la forme d’une vis sans fin, permettent une répartition plus uniforme des grains dans le sillon pour maximiser l’usage de l’eau et des minéraux dans la terre et ainsi obtenir une levée plus régulière.

L’Aerosem de Pöttinger permet de semer des céréales comme de planter du maïs, ce qui le rend idéal pour des fermes de moins grande envergure qui recherchent d’abord la polyvalence.
L’Aerosem de Pöttinger permet de semer des céréales comme de planter du maïs, ce qui le rend idéal pour des fermes de moins grande envergure qui recherchent d’abord la polyvalence.

Dans le cas de semences plus grosses, comme du soya par exemple, la distribution mécanique augmente le risque de briser le grain. Un appareil à ergots peut réduire ce problème.

Mais on peut également considérer l’option de la distribution pneumatique (par soufflerie), plus polyvalente. Le système de distribution centralisé facilite la recharge, les ajustements, les entretiens et la réparation. On retrouvera habituellement ce système sur de larges semoirs. Or, de plus en plus de petits modèles, surtout européens, l’offrent même en format de 3 m.

Au Québec, Kuhn vend principalement des semoirs de type 5200.
Au Québec, Kuhn vend principalement des semoirs de type 5200.

Le travail du sol

Le type de sol, mais surtout la façon dont on veut le travailler, influencera les systèmes d’ouverture et de fermeture du sillon. 

Le labour de la terre effectué année après année affaiblit la structure du sol, augmentant le risque qu’il se dégrade (par compaction ou érosion, par exemple). Un problème que n’auront pas nécessairement les fermes d’élevage. En effet, pour celles-ci, la culture de céréales est secondaire. Elles peuvent laisser leurs champs en prairie pendant quelques années, leur permettant de se reconstruire. Mais pour ceux qui font des grandes cultures, ce point est à considérer.

La règle de base est que moins on veut labourer, plus le semoir devra être finement adapté aux conditions culturales, ce qui entraîne habituellement des coûts supplémentaires. Il faut retenir que le travail de la terre facilitera le choix du semoir, mais qu’il est possible de trouver une machine qui sera efficace dans tous les types de sols. 

Une majorité de modèles permettent de combiner des appareils de travail du sol aux semoirs et aux systèmes de distribution d’engrais. Bien qu’ils représentent un plus gros investissement, ces modèles ont l’avantage de tout faire en un seul passage.

La marque de semoir Sunflower est distribuée au Québec par AGCO.
La marque de semoir Sunflower est distribuée au Québec par AGCO.

Au Québec, on utilise surtout des dispositifs d’ouverture à disques qui, contrairement aux sabots, offrent une meilleure gestion des résidus de culture. On aura tendance à choisir le disque double lorsque le sol est plus meuble.

Sinon, le disque simple est bien adapté aux terres plus fermes. Son avantage est sa capacité de pénétration du sol. Il est donc particulièrement indiqué pour les exploitations qui souhaitent faire du semis direct.

S’il existe plusieurs appareils de fermeture, deux sont plus populaires chez nous. Le premier, et le plus commun, est la roue plombeuse, qui remblaie la terre sur le sillon et la raffermit pour assurer un bon contact entre le sol et les semences, maximisant ainsi l’humidité autour de ces dernières.

Une autre option est celle des rouleaux – souvent une série de pneus –, qui raffermissent le sol sur toute sa largeur. Ils présentent l’avantage de mieux répartir la charge du semoir et de favoriser le contact entre le sol et les semences. De plus, ils uniformisent le niveau du champ, ce qui facilite les récoltes. Par contre, cela peut nuire à l’infiltration d’eau. À éviter, donc, si notre terre a une tendance à la battance.