Actualités 10 avril 2018

Quand le génie rencontre le développement durable

Des travaux de recherche réalisés à l’Université Laval ont donné la possibilité de développer des procédés alimentaires permettant de maximiser l’utilisation intégrée des ressources agricoles dans le respect du principe du zéro rejet. La conception de ces procédés vise à les rendre hautement efficaces en matière de consommation d’énergie et d’eau. Examinons-les de plus près.

Électro-activation

Dans ce domaine basé sur la combinaison du génie des procédés et de l’électrochimie appliquée, l’équipe de Mohammed Aider, professeur au Département des sols et de génie agroalimentaire, a réalisé plusieurs études sur l’efficacité technologique de l’électro-activation en solution intégrée à un procédé de production de légumes en conserve. Le potentiel d’économie d’énergie globale et d’eau de refroidissement a été évalué à l’échelle du laboratoire pilote et par des logiciels d’ingénierie.

Les résultats obtenus ont montré une possibilité de réduire le barème thermique de stérilisation d’au moins 26 °C ainsi que d’obtenir une réduction de 32 % de la vapeur saturée utilisée dans les autoclaves et de 38 % du volume d’eau nécessaire à l’étape de refroidissement des boîtes de conserve. En tenant compte des modifications apportées au procédé de mise en conserve, l’intégration de l’électro-activation permet une économie d’énergie globale de l’ordre de 17 % par rapport à un procédé conventionnel.

Ce projet donnera à l’industrie québécoise des conserves la possibilité de réduire de façon significative ses dépenses énergétiques, d’introduire de nouveaux emballages et d’offrir aux consommateurs des produits prêts-à-manger de haute valeur nutritionnelle, sans apport additionnel de sodium.

Clean Label

L’ingénieur alimentaire mène également des travaux de recherche d’envergure internationale sur la valorisation intégrale du lactosérum, aussi connu sous le nom de petit lait, selon le principe du Clean Label. Grâce aux connaissances développées sur la technologie d’électro-activation en solution, son équipe a réussi à donner une haute valeur ajoutée au lactosérum, qui constitue un coproduit de l’industrie fromagère dont le Québec est un chef de file mondial.

L’utilisation de cette technologie permet de transformer le lactosérum ordinaire en un produit possédant des propriétés prébiotiques et antioxydantes accrues. Tout cela est réalisé sans qu’aucun fractionnement ne soit nécessaire, ce qui constitue une avancée majeure dans ce domaine.

Emballages actifs

L’équipe du professeur Aider travaille également sur le développement d’emballages actifs biodégradables en utilisant des ressources naturelles abondantes comme l’hydroxypropylméthylcellulose, un polymère dérivé de la cellulose, combiné au lactosérum électro-activé. Ces emballages et films protecteurs offrent de nombreux avantages dans l’industrie alimentaire :

Ils sont comestibles;

Ils exercent un rôle de barrière contre les microorganismes pathogènes;

Ils donnent la possibilité d’étendre la durée de conservation des aliments.

Les économies d’énergie découlant de ces différentes  technologies avancées permettront aux entreprises qui adopteront ces dernières d’être plus compétitives à l’échelle nationale et internationale. 

Le génie alimentaire, une spécialité méconnue

Le génie alimentaire consiste à étudier le lien entre l’équipement et les aliments dans le but de développer des procédés qui assurent une transformation optimale des produits agricoles, tout en respectant une utilisation rationnelle des ressources en adéquation avec les principes du développement durable.