Bien-être animal 2 avril 2018

Les obligations reliées aux pratiques de bien-être animal

En décembre 2015, la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal entrait en vigueur. L’animal devenait alors un être sensible doté d’impératifs biologiques, soit des besoins d’ordre physique, physiologique et comportemental.

Cette loi veille à garantir le bien-être et la sécurité des animaux d’élevage tout au long de leur vie.

Ce que prévoit la Loi

La Loi prévoit des mesures pour assurer des soins afin d’atteindre les objectifs de bien-être et de protection de l’animal. Ce dernier doit recevoir de quoi combler ses besoins en nourriture et en eau, des soins lorsqu’il est malade, souffrant ou blessé. Il doit également vivre dans un endroit sain, être transporté convenablement dans un véhicule approprié et être abattu ou mis à mort dans des conditions décentes.

Pour guider les producteurs

Plusieurs outils de suivi du bien-être animal sont développés et sont utilisés pour guider le producteur :

  • Les codes de pratiques du Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE);
  • Les programmes de l’industrie tels que ProAction dans le secteur laitier, le Programme AQC-BEA de L’Excellence du porc canadien, le Programme de soins aux animaux et le Programme de soins des troupeaux dans la volaille et le Programme VBP+ dans la production bovine.

Les paramètres pour mesurer le bien-être sont spécifiquement axés sur les animaux et réfèrent souvent à des indicateurs déjà utilisés dans la production animale. Les critères suivants sont des exemples d’indicateurs qui montrent que le bien-être animal pourrait être affecté :

  • Comportement inhabituel (diminution de la prise de nourriture ou d’eau, blottissement dans un coin, halètement, vocalisation) ou stéréotypé (gruger les barres de métal de l’enclos, picorage, cannibalisme);
  • Taux de mortalité/morbidité au-dessus des moyennes attendues;
  • Fréquence élevée de maladies/lésions;
  • Aspect physique (par exemple émaciation, présence excessive de parasites, déshydratation, poil/plumage souillé ou terne, etc.).

Plusieurs intervenants peuvent aider le producteur dans sa démarche pour s’assurer que ses pratiques sont conformes. Les agronomes et les médecins vétérinaires, de par leur expertise complémentaire, sont outillés et prêts à offrir leurs conseils pour guider les producteurs dans ce mouvement sociétal qui ne peut qu’améliorer le bien-être et la santé animale. N’oubliez pas de les consulter dès maintenant!

Des actions quotidiennes

Tous les jours, les producteurs posent des actions pour assurer le bien-être de leurs animaux, dont voici quelques exemples : s’assurer que la litière est assez abondante dans un parc, vérifier les buvettes, ajuster la ventilation par temps plus doux, revoir l’alimentation à la suite de l’évaluation de l’état de chair, faire examiner un animal malade par son médecin vétérinaire. Les producteurs prennent déjà soin de leurs animaux. C’est leur travail, et ce, à tous les jours. Qu’est-ce qu’ils doivent faire de plus?


Le bien-être, c’est…

Le bien-être, pour un animal, c’est un état de parfaite santé physique et mentale, un état d’équilibre avec son environnement où adaptation n’est pas synonyme de souffrance. Cette définition tient compte des « cinq libertés » universellement reconnues (être protégé de la faim, de la soif et de la malnutrition, de la peur et de la détresse, de l’inconfort physique et thermique, de la douleur, des blessures et des maladies, et être libre d’exprimer des comportements normaux).

Lucie Verdon, mv., ipsav. et Nathalie Côté, agr.