Actualités 21 mars 2018

En réduire l’utilisation, c’est possible!

« En trois ans, nos [superficies] de grandes cultures sans traitements de semences [aux insecticides] sont passées de 14 % à 42 %. C’est énorme! a indiqué l’agronome Isabelle Martineau, du Club conseil Gestrie-Sol. Et il n’y a pas eu de baisse de rendements liée aux ravageurs. » 

L’agronome doit les résultats de ce projet, mené sur 1 357 hectares, à une approche collective en lutte intégrée des superficies en culture du bassin versant du ruisseau Brandy, en Montérégie-Est. L’équipe a notamment évalué le risque lié aux ravageurs par le dépistage du ver fil-de-fer, a calibré les semoirs, vérifié l’uniformité de la levée du maïs, planté des bandes riveraines et effectué la rotation des cultures.

Ces résultats auraient pu être plus éloquents si certains producteurs n’avaient pas planté des semences traitées au Lumivia sur certaines superficies, croyant que celles-ci n’étaient pas traitées aux insecticides.

À des fins de comparaison, l’équipe d’Isabelle Martineau a sondé des agriculteurs non accompagnés par un agronome qui exploitent des terres sur le même bassin versant du ruisseau Brandy. Celles-ci totalisaient 647 hectares. Chez ces producteurs, en trois ans, la proportion de superficies non traitées aux insecticides est tout de même passée de 0 à 8 %, selon les informations recueillies par Mme Martineau. « On voit que d’être accompagné [par un agronome] crée une grande différence. Dans les grandes cultures, on parle d’une superficie non traitée de 42 % [pour les producteurs accompagnés] par rapport à 8 % [pour ceux qui ne le sont pas] », ajoute Mme Martineau. 

Lorsque l’on demande à cette dernière si le dépistage du ver fil-de-fer est applicable sur de grandes superficies en culture comme méthode de lutte intégrée, elle répond que la base de données de VFF Québec, l’application numérique sur les vers fil-de-fer en grandes cultures au Québec, est un outil indispensable. Celui-ci permet dans un premier temps de déterminer si le champ est à risque d’être infesté par le ravageur et, en cas de doute, de cibler des parcelles où effectuer le dépistage. « Je ne garantis pas que je le ferais sur 1 000 hectares, mais je pourrais aller faire des checkpoints et personnaliser la donnée collective. Et le pesticide n’est pas interdit, indique Mme Martineau. Si l’on se rend compte qu’on est à risque et qu’il y a présence de vers fil-de-fer, on recommande le pesticide. C’est tout. »

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