Actualités 18 mars 2018

Bâtir sur de solides fondations

Pour bâtir sur de solides fondations, il faut construire celles-ci en fonction du poids à supporter, mais aussi de la capacité des sols, qui est extrêmement variable au Québec.

« Les sols sont extrêmement variables au Québec, lance d’emblée Yves Choinière, ingénieur et propriétaire des Consultants Lemay & Choinière. La capacité portante des sols ne varie pas seulement du simple au double; la différence peut être 15 fois plus grande par endroits et plus encore. » Quand le sol est mou, des mesures doivent être prises pour solidifier les fondations. « Selon les charges à soutenir, on fera des fondations plus larges, des fondations sur radier compensé, on ajoutera des pieux ou encore des pieux à friction », énumère l’ingénieur spécialisé dans la construction agricole.

Au cours des dernières années, les bâtiments sont devenus plus larges, ce qui augmente la charge, mais les propriétaires ne veulent pas de poteaux ni d’appuis, soutient M. Choinière. Idem pour les silos verticaux, qui sont devenus immenses. « On doit faire des dalles et des fondations plus grandes et on visse des pieux jusqu’au roc quand c’est nécessaire », ajoute-t-il.

Selon Yves Choinière, trois étapes simples doivent être suivies lors de la conception d’un bâtiment. Il faut d’abord définir la largeur et la longueur de celui-ci, calculer le poids exercé au sol, puis faire les tests de sol pour évaluer la capacité portante.

Surestimer la capacité du sol est une des plus graves erreurs que l’on peut faire lors de la construction d’un bâtiment agricole, estime pour sa part Dannick Chaput, un entrepreneur en construction spécialisé dans le domaine depuis 25 ans. « Il ne faut pas bâtir en se disant qu’on l’a toujours fait comme ça et que ça marchait bien dans le passé, dit-il. Les bâtiments sont maintenant beaucoup plus lourds pour les fondations. »

L’ajout d’équipement spécialisé dans les étables a particulièrement complexifié le travail, estime Dannick Chaput. « Il faut faire les types de planchers selon les équipements choisis, car chaque fabricant fait des recommandations différentes, dit-il. Le béton est toujours pareil, mais le coffrage change d’une bâtisse à l’autre. »

Pour assurer la réussite d’un projet de construction, Dannick Chaput recommande de planifier son projet longtemps à l’avance. « Il ne faut pas s’y prendre à la dernière minute, dit-il. Il faut prendre le temps de bien analyser ses besoins personnels pour que le bâtiment dure pour plusieurs générations. » Un autre conseil : faites affaire avec des experts, car les bâtiments agricoles sont fort différents de ce que l’on retrouve dans la construction résidentielle ou commerciale. Sans compter qu’à cause du boom de construction dans le monde agricole, les entrepreneurs et les firmes d’ingénieurs planifient leur saison longtemps à l’avance. « Mon horaire est déjà rempli à 75 % pour l’été prochain », note l’entrepreneur, qui croit que les projets bien réfléchis font les plus beaux projets.

Coffrages de bâtiments Réalisés par Construction Dannick Chaput
Coffrages de bâtiments. Réalisés par Construction Dannick Chaput