Actualités 9 mars 2018

S’imprégner de l’esprit de village

NEUVILLE — On a peut-être un jour pu sortir l’homme de la ruralité, mais pas la ruralité de l’homme. Aubert Tremblay, journaliste à La semaine verte, se fait un peu philosophe, usant du langage coloré qu’on lui connaît pour décrire le cadre de vie qu’il a adopté.

Originaire d’Alma, il a habité Montréal pendant une bonne partie de son existence. Il se sent désormais « dans son élément » à Neuville.

Le journaliste retrouve dans le village « le fondamental, la vraie vie ». Crédit photo: Johanne Martin
Le journaliste retrouve dans le village « le fondamental, la vraie vie ». Crédit photo: Johanne Martin

« J’ai toujours été plus intéressé par les forêts et les champs que par le béton et les ruelles », illustre l’agronome de formation. Il raconte sa jeunesse dans la -métropole, rue Sherbrooke, entre Saint-Laurent et Saint-Urbain, puis ses étés -passés à pêcher la truite et à construire des cabanes dans les arbres au Lac-Saint-Jean. « J’ai été déchiré entre les deux durant un bon moment. »

Avant d’aboutir à Neuville, où sa conjointe possédait déjà une maison presque bicentenaire au cœur du village, Aubert Tremblay a aussi vécu en Uruguay, au Mexique, à Asbestos, à Québec et à Cap-Rouge. « C’est Nicole qui est responsable de mon établissement ici. J’y ai trouvé le meilleur des deux mondes : il y a des cerfs, des oiseaux et des arbres, mais on voit également des gens circuler dans la rue. »

Une vie simple, mais gratifiante

Le journaliste qualifie sa vie dans la petite municipalité portneuvoise de simple tout en étant très gratifiante. « L’esprit de village, c’est ce qu’on devrait encourager », lance celui qui a notamment créé Vues de Neuville, un organisme dont la mission consiste à favoriser, à soutenir et à promouvoir les initiatives à caractère culturel, et à faire surgir les talents locaux et les occasions d’échange.

« Ce sont les liens entre les gens qu’on a avantage à cultiver. Nicole et moi avons choisi de nous impliquer dans la communauté. Le fondamental est autour, c’est la vraie vie. Dans une ville, on ne le voit pas. Le mot “urbain” a une connotation très positive et plusieurs croient à tort que les villages sont plus “fermés”. Internet est pourtant là et les entreprises peuvent venir s’y installer. »

S’il prône une certaine décentralisation, une délocalisation des entreprises vers la campagne, Aubert Tremblay, par l’entremise du rôle qu’il joue comme journaliste à La semaine verte, s’est en quelque sorte donné un mandat : « Je suis témoin des solitudes urbaine et rurale. Je veux les rejoindre, les amener à essayer de -dialoguer », conclut-il dans la quiétude de son petit paradis.