Actualités 3 juillet 2017

Bande riveraine : difficile de s’en passer!

À chaque milieu sa bande riveraine et à chaque personne son intérêt pour celle-ci. La diversité des terrains, des cours d’eau et des gens qui les entretiennent explique et justifie qu’il n’existe pas qu’un seul modèle de bandes riveraines.

Une bande riveraine arbustive attire des oiseaux champêtres et des pollinisateurs en plus de stabiliser la berge. Crédit photos : Ordre des agronomes du Québec
Une bande riveraine arbustive attire des oiseaux champêtres et des pollinisateurs en plus de stabiliser la berge. Crédit photos : Ordre des agronomes du Québec

Voici, entre autres, trois raisons autres que l’obligation réglementaire de ceinturer vos champs de bandes riveraines aux abords des cours d’eau, afin de vous aider à déterminer le modèle qui vous convient le mieux.

1 – Pour stabiliser les berges

Afin que le champ reste en place et que le cours d’eau garde ses berges stables, la bande riveraine, par son couvert végétal et ses racines, contribue à réduire l’érosion. Le foin couvre le sol en permanence et le système racinaire des arbustes stabilise la berge.

2 – Pour réduire le ruissellement

Des études démontrent qu’une bande filtrante, même d’une largeur minimale d’un mètre, restreint le déplacement de la majorité des contaminants issus de l’érosion hydrique vers les cours d’eau, tels que nitrates, phosphore particulaire, pesticides et sédiments. Par contre, plusieurs facteurs peuvent faire varier l’efficacité de cette bande, comme la pente, le type de sol, la longueur du champ, l’intensité des précipitations, etc. La combinaison de la bande enherbée selon des techniques culturales tels le semis direct ou le travail minimal du sol avec le chisel ajoute au gain environnemental. Pour ce qui est des pesticides, certains concepts de bandes riveraines font office de brise-vent pour contrer leur dérive.

3 – Pour la biodiversité

Dans certains secteurs, le territoire agricole est vaste, les champs sont à perte de vue et les rotations de cultures sont parfois très courtes. Les cours d’eau qui parcourent ce territoire peuvent être un excellent terrain pour ajouter de la biodiversité sans nuire au modèle agricole appliqué au champ. Récemment mise de l’avant, l’implantation de bandes fleuries, d’arbustes fruitiers et d’arbres à noix est en mesure d’améliorer la biodiversité par les bandes riveraines. Faute d’arbres, celles-ci peuvent aussi contenir des perchoirs pour les oiseaux de proie et des nichoirs. Ainsi, vos cultures bénéficient de la présence de ces bêtes à plumes, qui se nourrissent d’insectes et de petits rongeurs.

Et par-dessus tout, ne s’agit-il pas également d’un moyen concret permettant d’exposer à la collectivité un exemple des multiples efforts consentis par les entreprises agricoles afin de mettre en œuvre des pratiques agroenvironnementales?

Sept modèles de bandes riveraines sont répertoriés par Gestrie-Sol, de la plus simple, contenant uniquement des plantes herbacées, à la plus complexe, composée d’un savant mélange d’arbres, d’arbustes et de plantes herbacées. Chacune d’entre elles possède ses avantages et ses inconvénients, selon l’usage que le propriétaire désire en faire.

 

Isabelle Martineau, agronome, Club-conseil Gestrie-Sol