Actualités 4 novembre 2016

Déterminer le temps de butinage des abeilles

Chaque année, les producteurs pomicoles doivent ajuster la charge fruitière de leurs arbres en ayant recours à différentes techniques d’éclaircissage. Ces méthodes, qu’elles soient chimiques ou manuelles, affectent aussi bien la récolte de l’année en cours, en influençant le diamètre, la couleur et le nombre de fruits, que celle de l’année suivante, en contrant l’alternance des arbres. Pour ces raisons, ajuster la charge fruitière des pommiers reste une action incontournable dans le calendrier de production.

abeille-fleur-pommierSachant que la fécondation des fleurs de pommiers nécessite la précieuse action des insectes pollinisateurs, le but de l’essai, répété en 2014 et 2015, était de déterminer le nombre d’heures optimal qui permettrait d’obtenir une charge fruitière et une qualité de fruits adéquates. Aussi, étant donné la présence de la maladie du feu bactérien dans notre région des Basses-Laurentides, restreindre le temps de butinage des abeilles pourrait permettre de limiter un vecteur de propagation de cette maladie.

Pour ce faire, après fécondation, le personnel d’Agropomme a pris des données sur les taux de fécondation (quantité de fruits), de nouaison (charge fruitière sur une branche donnée) ainsi que de pollinisation (constat des loges carpellaires et répartition des pépins dans celles-ci). Ainsi, pour les deux années étudiées, une seule journée de travail des abeilles domestiques, soit 24 heures d’accès aux inflorescences, s’est avérée suffisante en termes de charge et de qualité fruitières.

L’action des insectes est indispensable à la pollinisation de plusieurs cultures, dont celle de la pomme. L’étude a démontré qu’il est possible d’éviter la surpollinisation des branches fruitières en limitant le temps de butinage. Nous pourrions ainsi assister à une réduction des coûts de main-d’œuvre et une diminution de l’usage de produits phytosanitaires. Il s’agit donc de conséquences qui recouperaient une dimension économique et environnementale.

Maude Richard, conseillère pomicole
Agropomme