Actualités 13 août 2015

Un, c’est bien, deux, c’est mieux, à trois, on vise juste!

Au cœur de la philosophie de gestion de François Boilard se trouve la rentabilité économique. Il n’est pas gêné de communiquer son intérêt à faire des profits.

Il a une vision par secteur d’activité qui s’arrime dans un tout cohérent. Animé par les principes d’amélioration continue, il ne tient jamais rien pour acquis et remet constamment en question les principes à la base de la production. Il est persévérant, tenace et très exigeant envers les conseillers qu’il engage.

De l’opinion de M. Boilard, selon le mode de fonctionnement actuel des services-conseils, les conseillers qui entourent les agriculteurs travaillent en vase clos. À cet égard, il avait de la difficulté à établir un plan d’action concret, réalisable et qui permettait d’atteindre les résultats souhaités.

Fatigué de faire part à ses conseillers l’un après l’autre de sa volonté de progresser, de tenter de le leur expliquer et de les convaincre, il les a un jour tous conviés à une même table. L’objectif de cette rencontre multidisciplinaire : améliorer la rentabilité du secteur culture.

Voici les réflexions de chacun des conseillers, prises individuellement :

  • La conseillère en gestion du Groupe conseil agricole croit que la problématique vient du revenu par hectare, qui est insuffisant par rapport aux charges. La solution est de remplacer des superficies en céréales par du soya;
  • Le conseiller technique de Valacta n’est pas à l’aise avec cette stratégie, parce que cela signifierait une baisse de la quantité de paille produite. Les quantités utilisées actuellement sont primordiales pour le confort des vaches. Il n’a aucune solution à proposer;
  • La conseillère du club-conseil en agroenvironnement pense qu’il faut hausser les revenus en augmentant les rendements des céréales. Toutefois, ça ne règle qu’en partie le problème, car accroître les revenus coûtera plus cher.

En vase clos, chacun demeure sur ses positions et le producteur reste dans l’inaction. Quelle perte de temps et d’argent! Une fois assis ensemble, une solution toute simple est envisagée : et si l’on s’approvisionnait en paille ailleurs?

La première année, cette option a rapporté plus de 7 000 $ à l’entreprise pour une rencontre qui aura coûté environ 1 000 $. C’est un excellent retour sur l’investissement! Si le gain annuel est de 5 000 $ en moyenne, au bout de 10 ans, la ferme aura encaissé 50 000 $.

Les défis de la collaboration interprofessionnelle

  • S’entourer de conseillers compétents, passionnés, audacieux et ouverts d’esprit;
  • Mettre en contact l’ensemble des conseillers et intervenants;
  • Choisir un leader – l’agriculteur lui-même ou un conseiller de confiance;
  • Fixer des objectifs clairs et les partager avec tous;
  • Savoir accepter l’erreur, car on sort de la zone de confort des conseillers;
  • Faire un suivi;
  • Responsabiliser le producteur.

Résumé de la conférence de François Boilard, producteur laitier de Lotbinière, présentée dans le cadre des Mardis payants, édition 2014

 

Par Marie-Claude Bourgault, agronome-conseil en gestion
Centre multi-conseils agricoles