Jeunesse 27 janvier 2023

La petite histoire de la collecte de lait

Ce n’est pas d’hier que l’être humain boit du lait de vache. Cet aliment serait présent dans l’alimentation des habitants du territoire actuel de l’Europe depuis plus de 7 000 ans.

Si le lait que nous buvons de nos jours provient souvent de fermes laitières situées à des dizaines, voire des centaines de kilomètres de notre lieu de résidence, cela n’a pas toujours été le cas.

Un breuvage de proximité

Pendant longtemps, le lait frais n’était disponible que dans les campagnes, près des fermes. Puisqu’il n’existait pas encore de solution de réfrigération efficace, la fermentation du lait et sa transformation en fromage ou en yogourt étaient l’unique façon de le conserver pendant quelques jours et de le transporter sur une grande distance. Semble-t-il que du fromage se trouvait à bord des premiers bateaux qui ont fait le voyage vers la Nouvelle-France. Les premiers Européens à fouler le sol canadien ont d’ailleurs apporté des vaches pour s’assurer d’avoir accès au doux breuvage blanc cassé qu’ils aimaient tant. Lorsque les Québécois se sont mis à migrer vers les villes comme Montréal, ils y sont déménagés avec… leur vache! Ainsi, plusieurs familles possédaient une vache dans leur cour afin de pouvoir s’approvisionner, eux et leurs voisins, en lait frais tous les jours.

Des technologies qui changent tout

Au début des années 1860, Louis Pasteur invente un procédé qui permet de détruire les bactéries potentiellement dangereuses pour la santé présentes dans le lait en chauffant celui-ci à haute température. La pasteurisation jumelée à l’apparition des premières technologies de réfrigération commerciale permettra aux habitants de la Belle Province d’avoir accès à du lait frais sans posséder de vache et sans vivre à la campagne. Des calèches tirées par des chevaux deviendront les premiers véhicules servant à la collecte de lait. À l’aide de gros bidons, le lait recueilli dans les fermes sera ramassé par le conducteur de la calèche qui apportera celui-ci vers une crèmerie où le précieux liquide sera embouteillé ou transformé en beurre, en fromage et en yogourt. Les calèches finiront par être remplacées par des camions, puis par des camions réfrigérés, et enfin, par des camions-citernes comme ceux utilisés de nos jours.   


Virginie Cloutier-Naud, collaboration spéciale

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Ce texte a été publié dans le cadre de notre page jeunesse parue le 25 janvier 2023.