Alimentation 5 septembre 2022

Fromagerie Missiska – Cap sur la croissance

Deux bonnes nouvelles pour les adeptes de la Fromagerie Missiska : l’entreprise agrandit son espace boutique situé sur la rue Wheeler, à Bedford, pour faire encore plus de place à ses fromages, yogourts, lait et viande, de même qu’aux autres produits fins (viandes locales, poissons et fruits de mer, charcuteries, cidres et vins locaux). 

La clientèle pourra également goûter à de tout nouveaux fromages, dont la Raclette des Colombettes (Colombettes représente le nom d’un lieu dans la région de la Gruyère, en Suisse) , qui est offerte dès maintenant. 

Ce fromage est tout aussi unique que les autres produits de la fromagerie, comme le fameux Jersey Royal, très crémeux sous sa croûte légèrement fleurie, ou ses cheddars, en grains ou en meule, offerts en version nature, à l’ail ou au barbecue. 

La Fromagerie Missiska fabrique des fromages, laits et yogourts d’une qualité exceptionnelle grâce aux soins apportés à toutes les étapes de la production, de la sélection génétique du troupeau à l’élaboration des fromages, en passant par le travail à la ferme.
La Fromagerie Missiska fabrique des fromages, laits et yogourts d’une qualité exceptionnelle grâce aux soins apportés à toutes les étapes de la production, de la sélection génétique du troupeau à l’élaboration des fromages, en passant par le travail à la ferme.

«Le Raclette des Colombettes est un fromage à pâte jaune, lisse et fondante au goût délicat avec ses arômes de fruits et de noisettes. D’origine suisse, mon conjoint Pierre Dupasquier veille à la production de lait de haute qualité avec son équipe à la Ferme des Colombettes. » Ce fromage, développé en synergie par les deux copropriétaires de la fromagerie, est un clin d’œil aux origines suisses de Pierre. 

Un lait recherché 

Ce qui démarque les produits Missiska, c’est qu’ils sont fabriqués à base de lait crémeux issu d’un troupeau de vaches Jerseys de catégorie A2A2. « C’est un lait plus digeste et plus nutritif. On dit que c’est le lait de l’avenir parce qu’il serait une solution pour les personnes qui ont de la difficulté à digérer les produits laitiers », explique la productrice. 

En raison de leur génétique, les vaches Jerseys produisent naturellement plus de bêta-caséine de type A2, au lieu de la A1 qui serait reliée aux problèmes gastro-intestinaux de nombreuses personnes. «Les gens pensent souvent que c’est le lactose qui leur cause ces maux, alors que c’est la bêta-caséine A1 et d’autres caséines qui sont en cause. La A2 améliore la digestibilité des produits laitiers, selon les témoignages de nos clients », précise Caroline Pelletier. 

«C’est aussi un lait à la fois riche en matières grasses et en protéines, ce qui en fait le meilleur des laits pour la production de fromage et de yogourt, ajoute-t-elle. Nos fromages sont transformés de façon artisanale et sont sans agents de conservation ajoutés ni autres produits laitiers. Cela aussi fait une différence dans les saveurs et l’authenticité des produits. » 

«C’est également un élevage qui est plus écologique puisque l’efficacité alimentaire de la Jersey surpasse toutes les autres races. Cela exige moins de ressources en terre et en eau, ce qui réduit l’empreinte environnementale (carbone) de la ferme de 20 % environ », souligne la productrice. 

Une affaire de passion 

Les fromages sont transformés de façon artisanale avec beaucoup d’attention.
Les fromages sont transformés de façon artisanale avec beaucoup d’attention.

Pour Caroline Pelletier, cet agrandissement marque une étape importante dans le développement de son entreprise. L’avenir de la production laitière se dirige plus que jamais vers la mise en valeur du lait par l’innovation et la production de fromages artisanaux de haute qualité qui distinguent chaque terroir. Le lait de vaches Jerseys fait partie des matières premières très prisées par les chefs, consommateurs, géants de l’industrie, et la productrice a aujourd’hui la confirmation qu’elle a bien fait de tenir à son idée. 

Elle est de la quatrième génération de Pelletier à vivre de l’agriculture. Elle suit ainsi les traces de ses aïeuls, Hector et Alphonse, respectivement arrière-grand-père et grand-père, et de son père, Jean, qui a repris la ferme familiale située sur le rang Pelletier Nord. 

« Je suis née sur une ferme laitière et j’ai beaucoup suivi mon père lorsqu’il s’occupait des vaches, raconte Caroline Pelletier. Un jour, il m’a amenée visiter une ferme voisine qui avait un troupeau de vaches Jerseys. J’ai été fascinée par cette race. Il m’a par la suite offert quatre génisses Jerseys. À 17 ans, j’étais déjà responsable d’un petit troupeau. Ma fille Emily, 9 ans, est extrêmement passionnée des animaux, responsable et rêve d’être vétérinaire du troupeau. » 

En 2008, celle qui est diplômée en agronomie a décidé de se lancer dans la production laitière en louant la ferme que ses parents avaient acquise en vue de leur retraite. C’est sur cette terre de 100 acres qu’elle a démarré ce qui est devenu la Ferme Missiska. Son troupeau de vaches Jerseys a considérablement grossi depuis, notamment grâce à la lignée de Vicky, âgée de 18 ans et aujourd’hui à la retraite, qui a contribué à une belle famille de vaches productives. 

La sélection génétique a aidé à augmenter la quantité de solides totaux utiles pour la transformation, de même que la qualité des caséines pour la nutrition humaine (bêta A2, kappa BB, alpha). 

Joanie Bonneau, gestion de l'expédition et du traitement des commandes, Caroline Pelletier, propriétaire, et Jennifer Studer, gestion de la production. Gracieuseté de la Fromagerie Missiska
Joanie Bonneau, gestion de l’expédition et du traitement des commandes, Caroline Pelletier, propriétaire, et Jennifer Studer, gestion de la production. Gracieuseté de la Fromagerie Missiska

D’agriculteurs à producteurs- transformateurs 

En 2018, dans une stratégie de diversification de ses activités, Caroline Pelletier a concrétisé un rêve de longue date avec l’ouverture de la fromagerie-boutique, à Bedford, stratégiquement située sur la Route des vins et la Route des vélos de Brome-Missisquoi. 

« Nous avons une région touristique magnifique pour les amateurs de fromages, de vin, de cidre et autres produits fins. La viande produite à la ferme est aussi hyper populaire, à la fois maigre et savoureuse », soutient celle qui a été nommée Agricultrice visionnaire lors du 33e gala Hommage aux agricultrices de la Montérégie-Est en 2022. 

Les ventes à la fromagerie-boutique représentent actuellement 40 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Ses produits se retrouvent aussi dans plus de 300 points de vente à travers la province, dont quelques épiceries Rachelle-Béry, et dans tous les magasins de la chaîne Avril. 

Une affaire de famille

Caroline Pelletier et Pierre Dupasquier ont la chance de se compléter comme entrepreneurs, en plus de former une grande famille de six enfants. Caroline s’occupe de la gestion globale de la fromagerie et Pierre veille à la gestion du troupeau laitier, des récoltes, des réparations et de l’entretien des machines et équipements, en plus de ses nombreux pro- jets immobiliers. Quant à la ferme de Saint- Armand, elle peut compter sur son père Jean qui œuvre toujours si bien au champ et prend soin des animaux de remplacement. À la fromagerie, c’est sa précieuse mère, Marie Raymond, qui veille à la fabrication du Jersey Royal, bien entourée de l’équipe de fromagères. « J’en ai, de la chance, de travailler près de mes parents et avec une si belle équipe », conclut Caroline. 

Comme quoi la production et la transformation des produits chez Missiska, ça reste encore et toujours une affaire de famille et de passion pour la production laitière. Le fromage, c’est le bonheur! 


Ce portrait d’entreprise a été publié dans notre cahier spécial « Vos aliments, notre fierté !», propulsé par :