Environnement 25 avril 2022

Vers la création d’une filière écoresponsable au Québec

Avec les changements climatiques, plusieurs filières agroalimentaires ont adopté une approche écoresponsable pour répondre aux attentes des consommateurs, maintenir leur compétitivité et assurer leur pérennité. Dans ce contexte, l’industrie de la pomme de terre au Québec a amorcé une initiative collective qui vise entre autres l’adoption et la promotion de bonnes pratiques agroenvironnementales.

Isabelle Charron, présidente-directrice générale du Groupe AGÉCO
Isabelle Charron, présidente-directrice générale du Groupe AGÉCO

Le développement d’une filière ­écores­ponsable émane d’une ­volonté commune au sein de l’industrie, ­souligne Sarah-Maude Larose, directrice de la mise en marché chez les ­Producteurs de pommes de terre du ­Québec (PPTQ). « Autant chez les consommateurs que chez les ­producteurs, il y a une prise de conscience concernant les impacts environnementaux des pratiques ­agricoles et l’importance de l’approvisionnement local. On veut se ­positionner pour répondre à ces enjeux et aux préoccupations du public, tout en faisant connaître nos bons coups. »

Le Groupe AGÉCO a reçu le ­mandat de réaliser ce projet porté par les PPTQ et financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) dans le cadre du Programme de développement des marchés bioalimentaires. « C’est une démarche qui se veut inclusive et participative, explique d’emblée Isabelle Charron, présidente-directrice générale du Groupe AGÉCO. La commande qu’on a eue de la part des PPTQ et de leurs partenaires est d’avoir une approche filière, qui inclut bien entendu les producteurs, mais aussi les transformateurs, les fournisseurs d’intrants, les clubs-conseils, etc., afin d’identifier des enjeux mobilisateurs. »

Déterminer les forces et les besoins

Avant d’en arriver à des actions concrètes, un portrait de l’industrie a été amorcé. Une première ronde ­d’entrevues a eu lieu à ­l’automne 2021 afin de déterminer les bonnes ­pratiques déjà en place, les enjeux et les besoins du milieu, suivies de quatre rencontres ­régionales à l’hiver 2022 auprès des producteurs.

« De ces discussions, plusieurs bonnes pratiques sont sorties du lot. On pense tout de suite aux efforts pour une gestion raisonnée de l’eau, affirme Sarah-Maude Larose. On remarque aussi que le thème de la santé des sols préoccupe les producteurs et que les questions sur les rotations et la couverture végétale les intéressent beaucoup. »

La démarche s’est poursuivie avec l’envoi fin mars d’un sondage auprès des producteurs pour documenter les pratiques actuelles et connaître leurs besoins en termes de recherche et développement.

Autant d’informations qui pourraient guider les clubs-conseils et les centres de recherche dans leurs efforts de diffusion et ainsi accélérer l’adoption des bonnes ­pratiques.

La prochaine étape consistera à croiser les informations recueillies afin de déterminer les thématiques qui mobilisent la filière, de se doter d’objectifs et d’établir une « feuille de route écodurable » pour les réaliser, le tout sous la supervision d’un comité composé d’une dizaine de membres de l’industrie de la pomme de terre. La firme Triade Marketing participe également au processus en vue de bien communiquer les efforts déployés par les producteurs et leurs partenaires auprès du public.

La feuille de route de la filière écoresponsable de la pomme de terre sera dévoilée à la fin de l’année.