Environnement 15 mars 2022

30 projets de recherche à venir en agroenvironnement

Le 14 février, 30 demandes de financement pour des projets de recherche en agroenvironnement ont été déposées au Fonds de recherche du Québec afin d’atteindre les objectifs du Plan d’agriculture durable du gouvernement.

La majorité des projets de recherche serviront à amasser des données afin d’évaluer concrètement l’incidence de l’agriculture sur les changements climatiques, mais favoriseront également la mise sur pied des systèmes de culture alternatifs, explique le chercheur Jean Caron, de l’Université Laval. « La majeure partie du financement qui est demandé de la part de la communauté scientifique, c’est pour avoir un meilleur état des lieux, pour avoir un bon portrait de la situation. Pourquoi? Parce qu’il y a beaucoup de données manquantes ou incomplètes », souligne le cotitulaire du Réseau québécois de recherche en agriculture durable. Doté d’une enveloppe de 26 M$ sur 5 ans, ce réseau créé l’automne dernier a réussi à fédérer 200 chercheurs à travers la province.

« Les systèmes de production actuels font partie des scénarios qui, à long terme, risquent d’amener une détérioration des sols, fait remarquer M. Caron. Il faut regarder ce que des systèmes de production alternatifs peuvent offrir pour maintenir la biodiversité, réduire le ruissellement, maintenir la santé des sols, etc. »

Le ralentissement de la dénitrification des sols sera notamment un des facteurs analysés dans les prochaines années. « Il y a des problèmes de compaction assez importants dans les sols qui pourraient réduire de beaucoup l’efficacité de l’utilisation de certains engrais comme l’azote, et accélérer la production de gaz à effets de serre. Bon, les chiffres sont très inconsistants entre les différentes estimations, mais ce qui est sûr, c’est qu’on doit avoir un meilleur état des lieux si on veut avoir une meilleure connaissance du dossier », dit-il.

Le chercheur est toutefois conscient que les modifications dans la gestion des sols prendront plusieurs années à se répercuter dans l’environnement. « Ce qui est important, c’est de commencer aujourd’hui pour demain et c’est ça qui se met en place en ce moment, toute une structure organisationnelle pour amorcer des changements et faire les suivis nécessaires. »