Environnement 22 février 2022

Ottawa rétribuera aussi les pratiques agroenvironnementales

La ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé le 22 février qu’une enveloppe d’au moins 19 M$ sera attribuée au Québec afin de rétribuer trois pratiques agroenvironnementales.

Les producteurs pourront être rétribués pour la meilleure gestion de l’azote, l’adoption de cultures de couverture et l’utilisation de pâturages en rotation.

Douze organismes partenaires administreront le volet Fonds d’action à la ferme du programme Solution agricole pour le climat dans les différentes provinces. L’Union des producteurs agricoles (UPA) a été mandatée par le gouvernement fédéral pour gérer la portion québécoise de l’enveloppe budgétaire.

Le volet québécois du programme reste à préciser, mais il se déclinera de plusieurs manières, indique le président de l’UPA, Martin Caron. Il mentionne par exemple qu’un diagnostic de lutte contre les changements climatiques d’une ferme, développé par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec, pourra être rétribué. Il ajoute qu’une collaboration avec Agriclimat permettra de rembourser une quarantaine d’entreprises déjà engagées dans un exercice de lutte aux changements climatiques.

Le Réseau sentinelle azote, développé par les Producteurs de grains du Québec et l’expertise des clubs en agroenvironnement permettront de recruter des producteurs admissibles au volet de gestion de l’azote et des cultures de couverture, dit M. Caron. Il précise que 300 entreprises pourraient bénéficier de la subvention attribuée aux cultures de couverture.

« Il y a quelque chose d’intéressant sur l’annonce d’aujourd’hui, c’est qu’on a mis en avant-plan les producteurs agricoles, les organisations de producteurs agricoles et c’est grandement apprécié. Je tiens à le souligner. On sent l’engagement du gouvernement fédéral », se réjouit le président de l’UPA.

Rotation des cultures

Les agriculteurs québécois pourront également déposer des projets à l’Association canadienne pour les plantes fourragères (ACPF), dotée d’une enveloppe de 10 M$. La ministre Bibeau précise que si l’UPA attribue les fonds associés à la culture de couverture et à la gestion des engrais, l’ACPF gérera les projets de rotation des pâturages. « Un même producteur pourrait soumettre des projets aux deux organismes dans la mesure où c’est pour des activités de sol différentes et des superficies différentes. On ne calcule pas deux fois les mêmes réductions d’émissions », souligne-t-elle, en ajoutant que le volet Fonds d’action à la ferme du programme Solution agricole pour le climat est complémentaire au programme provincial annoncé il y a deux semaines. « Évidemment, on souhaite que le programme soit complémentaire à celui du Québec et non qu’on puisse compter deux fois pour les mêmes efforts », mentionne la ministre.

Les producteurs biologiques pourront également déposer des projets à Ecocert Canada, qui s’est vu attribuer une enveloppe de 4,5 M$.

Le programme Solution agricole pour le climat est doté d’un budget de près de 183 M$ jusqu’en 2024. Il vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre de deux mégatonnes d’ici 2024 au Canada, soit l’équivalent de l’utilisation énergétique sur une année de 400 000 maisons.