Actualités 3 février 2022

L’empreinte de la COVID-19 sur l’emploi

Mathieu Dupuis, professeur au Département des relations industrielles de l’Université Laval, observe une tendance à la hausse des grèves d’employés au Canada et aux États-Unis, un phénomène possiblement accentué par la crise de la COVID-19. Ce dernier était invité à prononcer une conférence virtuelle le 27 janvier, en marge du congrès de l’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agroalimentaire (ACRA), qui fête son 65e anniversaire cette année. Il a abordé l’incidence sur l’emploi que pourrait avoir la pandémie.

Mathieu Dupuis
Mathieu Dupuis

« L’activité de grève était à un niveau bas depuis les années 80, indique le conférencier. On voit une hausse avec la pandémie », ajoute-t-il, précisant néanmoins qu’il est difficile de savoir s’il s’agit d’un phénomène passager qui s’estompera une fois la crise terminée ou d’une véritable tendance à long terme. La pénurie de main-d’œuvre et plusieurs autres facteurs liés au contexte actuel contribuent selon lui à accentuer le sentiment d’injustice que ressentent plusieurs travailleurs depuis un moment et affectent le dialogue social entre les parties.

« C’est une crise du travail humain avant d’être une crise financière », indique le professeur, estimant que la situation exacerbe les tendances à la rivalité, et ce, de plusieurs façons.

Dans sa conférence, il a aussi abordé la question de la robotisation qui devrait prendre plus d’ampleur dans le futur. Cela pourrait entraîner des emplois répétitifs selon un scénario pessimiste, mais aussi à forte valeur ajoutée selon un scénario positif, puisque des postes requérant plus de formation et de compétences pourraient émerger du phénomène.