Actualités 25 janvier 2022

Apprendre à manœuvrer un drone

Bien que certains modèles aient la réputation d’être faciles à contrôler, piloter un drone est un métier en soi. Il est important de se renseigner auprès d’experts pour en saisir toutes les subtilités.

Parmi les outils de pilotage, on retrouve généralement une manette à laquelle se greffe un téléphone intelligent (selon le modèle), des boutons de sélection ainsi que deux joysticks pour la direction (haut-bas, gauche-droite, devant-derrière).

Avant le décollage, les experts recommandent de vérifier les batteries, l’état des hélices et la propreté des capteurs pour assurer le bon déroulement du vol.

Attention : les opérations agricoles par drone cachent des difficultés qui vont au-delà du pilotage. « Plusieurs drones professionnels peuvent effectuer des vols automatisés (décollage, circuit du vol, atterrissage), explique le fondateur de Drone Action 360, Stéphane Laurin. Le vrai défi, c’est d’apprendre à tirer le maximum du drone avec une bonne planification des missions. »

C’est qu’une opération réussie exige d’abord de cibler ses objectifs, de connaître toutes les fonctionnalités du drone et de maîtriser le logiciel d’analyse de données.

« Même nos clients les plus avancés ont besoin d’environ un mois pour se familiariser à un nouveau drone, renchérit-il. C’est pourquoi nous recommandons fortement aux producteurs de faire leurs premiers pas avec un expert qui saura les guider. »

Téméraires s’abstenir

Peu courants, les accidents de drones sont généralement le fruit du facteur humain. « La plupart des incidents surviennent en mode manuel, lorsque l’opérateur sous-estime la vitesse des vents ou pousse son drone aux limites de ses capacités », précise le coordonnateur aux ventes chez DroneXperts, Mathieu André Falardeau.

En cas de doute ou de panique pendant le pilotage manuel, les experts recommandent tout simplement aux producteurs de lâcher les commandes. Le système d’hélices compense pour que le drone reste en place.

Parfois, il s’agit d’erreurs de programmation. Un drone programmé pour atterrir automatiquement là où il se trouve en cas de panne pourrait, par exemple, tomber dans l’eau s’il survole une rivière.

Pendant le pilotage automatique, des capteurs d’évitement détectent tout obstacle qui pourrait survenir sur l’itinéraire du drone. Toutefois, selon les circonstances, il peut arriver qu’un fil électrique ne soit pas détecté, ce qui pourrait entraîner la chute de l’appareil par exemple.

Attention à la météo

Le facteur météorologique le plus important à surveiller est la pluie. Bien que certains drones soient résistants sous une fine bruine, la majorité ne sont pas hermétiques.

En hiver, certains modèles peuvent fonctionner sous les -20 °C, tandis que d’autres, plus fragiles, ne voleront pas sous zéro. Quelques drones résistants peuvent voler sous une faible neige, à condition que les flocons ne s’accumulent pas de façon excessive sur l’appareil.

« L’ennemi du drone, c’est son poids. Plus il doit porter une charge lourde, plus sa batterie faiblit rapidement », indique Mathieu André Falardeau. Bien que la puissance des vents influence la performance de l’appareil et la qualité du pilotage, certains modèles peuvent demeurer stables malgré des vents de 60 km/h. Maîtriser un drone implique son lot d’essais-erreurs. « Il n’y a pas de secret : il faut faire des heures de vol, fouiller dans l’interface et faire des essais », conseille Stéphane Laurin. À l’aide de tests structurés, de bonnes prises de notes et d’un peu de patience, tout opérateur devrait parvenir à trouver ce qui fonctionne pour lui, donc à tirer profit de son investissement.

Où se former?

Plusieurs entreprises comme Drone Action 360, DroneXperts ou encore le Centre d’excellence sur les drones d’Alma ont mis au point des cours théoriques ou pratiques, en ligne ou en présentiel, pour former les futurs opérateurs de drones.

Les producteurs qui hésitent à se lancer dans l’aventure peuvent également contacter l’entreprise Drone des champs, qui propose des séances de démonstration. 

Noémie Ferland, collaboration spéciale


Ce texte a été publié dans notre cahier L’UtiliTerre du mois de février 2022.