Politique 30 novembre 2021

Groleau dit au revoir aux agriculteurs

QUÉBEC – En cette première journée du 97e congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA), le président sortant Marcel Groleau a livré un dernier discours vibrant. Il disait ainsi au revoir au milieu agricole après 10 ans aux commandes de l’organisation syndicale.

« J’ai mis les 10 dernières années à construire une Union  plus ouverte sur les citoyens, plus ouverte vers les producteurs de tous les groupes qui la composent. Je pense qu’on a une organisation qui est prête à faire face aux défis de demain, une organisation qui regroupe la voix de tous les producteurs agricoles. Préservez-là, s’il vous plaît, et merci », a-t-il dit avec passion, en clôture d’un discours qui a été suivi d’une longue ovation debout.

Sur les écrans géants du congrès, les images de son long règne ont ensuite défilé. Les délégués ont pu voir tantôt un jeune Marcel Groleau à ses premières années d’implication comme représentant des agriculteurs il y a 30 ans, tantôt un Marcel Groleau devenu président qui brave le froid lors d’une grande manifestation à Montréal, tantôt un Marcel Groleau à l’aise devant les caméras d’une multitude de journalistes.  « J’ai présidé différentes organisations, mais l’UPA, c’est vraiment l’organisation par rapport à mes valeurs qui m’a le plus inspirée. Mettre la force de tous au service de chacun m’a vraiment inspiré. […] On est 0,5 % de la population, mais lorsqu’on est tous ensemble, on est l’une des voix les plus fortes au Québec », a-t-il dit avec fierté.

L’agriculture en position enviable

Chiffres à l’appui, Marcel Groleau a décrit l’évolution de l’agriculture québécoise au cours des 10 dernières années et la position enviable dans laquelle elle se trouve. Il a entre autres fait remarquer que la meilleure santé de l’agriculture devrait entraîner cette année des surplus dans les coffres de La Financière agricole du Québec, contrairement à des déficits importants il y a 10 ans.

Malgré ces bonnes nouvelles, le président a bien pris peine de motiver les membres et ses successeurs à redoubler d’ardeur devant trois principaux défis qui se dressent devant l’agriculture.

Il a insisté sur la nécessité pour les agriculteurs de faire leur part pour lutter contre les changements climatiques, avant qu’il ne soit trop tard, d’autant plus que l’Europe donne le ton avec des normes plus sévères à cet égard. L’accès à l’eau sera également névralgique, mais pour tout cela, il faudra un meilleur soutien de l’État, réclame-t-il.

La protection du territoire agricole l’inquiète par ailleurs grandement. « Lorsqu’on perd un hectare, on perd de la capacité à se nourrir », a-t-il martelé.

Finalement, Marcel Groleau, cible la concentration des acheteurs dans le milieu agricole, donnant l’exemple des secteurs du porc, du veau, du lait et du bleuet pour lesquels plus de 80 % des achats sont concentrés dans les mains trois acheteurs ou moins. « La ferme familiale […] sera difficile à maintenir dans un système si concentré », a-t-il fait valoir.

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