Actualités 2 novembre 2021

Les maïs prometteurs 2022

Le cahier Grains a interviewé 10 semenciers et vous présente leurs témoignages sur les deux maïs qu’ils jugent les plus prometteurs pour l’année 2022. Vous pourrez aussi consulter en ligne les détails techniques sur ces hybrides ici.

Alexandre Provost, de Winfield United

« Cet hybride-là, c’est une machine à produire du maïs », dira Alexandre Provost à propos du CP4188 (2 950, 3 000 et 3 025 UTM respectivement pour les versions CONV, SS et VT2P) lancé sur le marché il y a maintenant trois ans. Le directeur de comptes chez WinField United parle d’un rendement exceptionnel pouvant aller à 22 et parfois même 24 grains autour de l’épi. Aussi bon pour le maïs-grain que le maïs à ensilage, il atteindra son plein rendement dans la région de Saint-Hyacinthe en se dirigeant vers l’ouest. Le semencier Croplan y a intégré un gène qui le protège de l’anthracnose. « Peu importe le précédent cultural, le rendement va être là », prédit-il. Pour son deuxième choix, Alexandre Provost y a été avec le CP2315 (2 500 UTM). « C’est un hybride qu’on a depuis l’année dernière. La tige et les racines sont solides et ses spathes qui ouvrent en fin de saison lui procurent une courbe de séchage rapide avec un bon poids spécifique. C’est idéal pour l’Estrie et le Centre-du-Québec. » Le représentant de WinField United a opté pour deux hybrides bien établis plutôt que des nouveautés pour être certain d’en avoir en quantité suffisante pour répondre aux besoins des producteurs.

Brigitte Lapierre, de DLF Pickseed

Avec le PS 2562 (2 475 UTM) et le PS 2570 (2 575 UTM), les deux font la paire, laisse entendre la directrice des ventes chez DLF Pickseed, Brigitte Lapierre. « Le PS 2562 est une version VTDP du 2563 Smartstax que nous avons lancé l’an dernier, précise-t-elle. C’est un hybride pas très long, mais avec de belles feuilles larges et en santé. Il produit de beaux grains dentés jaunes qui sèchent rapidement. C’est un maïs prometteur avec un haut potentiel de rendement et un poids spécifique. Il va être dans notre line-up pour plusieurs années », laisse entrevoir Brigitte Lapierre. Un peu plus tardif que le premier, le PS 2570 produit des feuilles un peu plus étroites et moins vertes. « Ça donne un vert jaune, mais pas jaune sec quand même. C’est un hybride avec une floraison hâtive pour sa maturité. Il va produire un grain facile à sécher », poursuit la représentante de DLF Pickseed qui parle d’un combo intéressant à jumeler au champ. Dans les deux cas, leurs productions sont destinées au maïs-grain.

David Proulx, de De Dell (RDR Grains et Semences)

Directeur général de RDR Grains et Semences à Nicolet, David Proulx propose deux nouveaux hybrides qui feront le bonheur des producteurs bio. Dans un premier temps, il suggère le DL 3 190 (2 725 UTM) de De Dell. « C’est un hybride avec une très bonne vigueur au départ. La grandeur de ses épis est constante et il va produire entre 14 et 16 grains dentés faciles à sécher. Il a de bonnes racines et une tige solide qui lui procure une résistance à la verse. » À propos du DL 3655 (2 800 UTM), David Proulx parle d’un hybride produisant des grains dentés et cornés dans une proportion à peu près équivalente. « Il va rester vert longtemps pour aller chercher le maximum d’unités thermiques, ce qui va donner un bon poids à ses grains et un maximum de rendement. » Les deux variétés ont la particularité de produire des épis plus gros quand ils ont de l’espace à leur disposition. « C’est particulièrement apprécié chez les producteurs bio qui utilisent des semences qui ne sont pas traitées, par exemple contre la chrysomèle ou d’autres insectes qui s’attaquent aux grains. Pour les plants perdus, nos deux hybrides vont compenser l’espace. »

Martin Lanouette, de NK Syngenta

Gérant de territoire chez Syngenta NK, Martin Lanouette propose deux hybrides dotés des gènes Agrisure Viptera et Agrisure Duracade. « Ça procure une protection complète contre les insectes aériens et souterrains, dont le ver gris occidental du haricot. C’est un avantage que la plupart des semences sur le marché n’ont pas », explique-t-il. Le NK9175 (2 750 UTM) est un hybride tolérant à la sécheresse et qui s’adapte à différentes conditions, régies et types de sol. « C’est vraiment un passe-partout qui a très bien performé l’an dernier quand il a été testé par les Réseaux des grandes cultures du Québec », note le représentant de Syngenta NK. Quant au NK9653 (2 875 UTM), il se distingue par sa longévité. « Le plant va rester en santé jusqu’en fin de saison, ce qui va faciliter la récolte. Il va produire un grain de grande qualité avec un poids spécifique élevé. » Comme le premier, celui-ci offre un bon rendement dans toutes les conditions, même les sols mal drainés.

Pascal Larose, de Maizex

« Ce sont deux hybrides qui offrent des rendements supérieurs standards », n’hésite pas à dire Pascal Larose, agronome et responsable de l’agronomie et de la mise en marché de produits Semences Maizex, chez Sollio Agriculture. Le MZ 3505DBR (2 850 UTM) et le MZ 3930DBR (2 950 UTM) sont constants, affichant une belle vigueur dès le printemps, tout en conservant une impressionnante intégrité de la tige tard en automne. « Ça donne des maïs avec une verdeur automnale impeccable qui permet au plant de rester en santé longtemps en fin de saison. Il continue à faire de la photosynthèse et à remplir le grain au maximum. Il y a des hybrides que tu dois récolter en temps opportun, car la tige se vide. Ceux-là, tu peux les laisser au champ jusqu’en décembre et ils vont être encore là debout à t’attendre », explique l’agronome. Comme la plupart des semences de maïs développées par Maizex, ces deux variétés se distinguent par l’enveloppe de l’épi qui s’ouvre énormément afin de permettre un séchage rapide et naturel. Alors que le MZ 3505DBR s’adresse plus aux producteurs de la Montérégie et Centre Est, le MZ 3930DBR donnera son plein rendement dans les champs de Montérégie et Centre Sud.

Stéphane Myre, de Dekalb (Bayer Canada, division Crop Science)

Agronome chez Bayer Crop Science, Stéphane Myre propose le DKC42-05 (2 800 UTM), qui est un hybride qui lève bien au printemps, doublé d’une floraison hâtive qui peut servir autant de maïs-grain que de maïs à ensilage. « Un plant qui fleurit plus tôt tolère mieux les effets de stress, explique-t-il. C’est un produit polyvalent qui va dans tous les types de sols. Il donne de gros épis qui vont jusqu’à 18 et même 20 rangs parfois. Il peut rivaliser facilement avec des produits qui sont de maturité plus tardive », poursuit Stéphane Myre, ajoutant qu’une version Smartstax de cette génétique est aussi offerte. Son second choix, le DKC46-40 (2 900 UTM), affiche lui aussi une floraison hâtive. « Cette année, il a commencé sa période de floraison vers la mi-juillet. C’est un hybride qui va être vraiment productif, surtout quand on le place dans des sols à haut potentiel. » Le représentant de Bayer parle du DKC46-40 comme d’un gros joueur dans le catalogue de Dekalb, qui est là pour rester dans les prochaines années. Verdeur supérieure en fin de saison, poids spécifique élevé et courbe de séchage rapide de son grain font partie des caractéristiques qui distinguent ce nouvel hybride.

François Montambault, de Semences Pride

Le directeur régional des ventes chez Semences Pride, François Montambault, a choisi d’y aller avec deux hybrides destinés au marché hâtif. Le A4323G2 (2 200 UTM) a démontré de beaux résultats lorsqu’il a été testé au stade précommercial. « Ce qui le distingue, c’est sa vigueur printanière. C’est un hybride qui, au printemps malgré des conditions difficiles, va réussir à bien sortir de terre. Il affiche une bonne courbe de séchage pour un poids spécifique supérieur », souligne-t-il. Contrairement au premier, le A5959G2 (2 700 UTM) prend plus son temps au printemps. « Il ne sort pas comme une bombe, mais il est constant dans sa croissance. Lui, son spectacle, il le donne en fin de saison, image François Montambault. Il donne un épi trapu, mais avec une bonne circonférence. Il a la capacité de faire facilement 20 ou même 22 rangs. » Parce que le plant demeure sain longtemps, il peut être récolté tard en fin de saison. « C’est un hybride polyvalent qui s’adapte à différents types de sol », précise le représentant de Semences Pride. François Montambault entrevoit de bonnes perspectives avec le A5959G2. « Le marché du maïs avec une maturité de 2 700 UTM est important autant au Québec qu’en Ontario », explique-t-il. Les deux hybrides sont dotés de la technologie VTDP.

Cynthia Lajoie, de Pioneer (Corteva Agriscience)

Agronome chez Corteva Agriscience pour les semences Pioneer, Cynthia Lajoie propose tout d’abord un hybride qui peut servir autant pour la production de maïs-grain que pour le maïs à ensilage. Doté de la technologie de protection AcreMax, le P8294 (2 400 UTM) offre un bon potentiel de rendement jumelé avec une belle qualité de grain. « C’est un plant qui émerge du sol vigoureusement et affiche une croissance initiale rapide », décrit Cynthia Lajoie. Du côté du P9301 (2 750 UTM), offert avec la protection AcreMax ou Qrome, il a la caractéristique d’offrir des performances très stables dans différents environnements. « On l’a introduit en 2020; on a donc de bonnes données pour l’évaluer », souligne l’agronome. Cet hybride d’émergence vigoureuse donnera des épis avec un poids spécifique et affichera une bonne santé du plant jusqu’à la fin de la saison, assure Cynthia Lajoie.

Pierre Boireau, de Saatbau

Le directeur vente et développement chez SAATBAU, Pierre Boireau, recommande deux hybrides destinés au marché bio. Tout d’abord, il n’hésite pas à qualifier de « révolutionnaire » la semence ALLBORG (1 900 UTM). « C’est une technologie génétique développée par SAATBAU pour ses marchés d’Europe du Nord. En raison des changements climatiques, les productions se déplacent de plus en plus au nord. C’est le premier hybride avec ce genre de performance qui va arriver au Canada. C’est un hybride avec une vigueur très hâtive, avec un bon rendement, une bonne qualité de plant et qui résiste au froid. On entend le tester l’an prochain dans des régions éloignées comme l’Abitibi et le Bas-du-Fleuve. C’est ce qui se fait de mieux dans le super hâtif dans le marché », explique Pierre Boireau. Comme second choix, le représentant de SAATBAU propose le SERANO (2 625 UTM). « Celui-ci, on l’importe pour répondre aux besoins de la semoulerie ici au Québec. L’an dernier dans nos essais, on a obtenu un rendement de 10 % supérieur aux hybrides de même maturité. » Dans les deux cas, les hybrides peuvent autant servir pour la production de maïs-grain que pour le maïs à ensilage.

Lysianne Émond, de Brevant (CortevaAgriscience)

Agronome de territoire Grandes cultures chez Corteva Agriscience, Lisanne Émond parle du B98D25 (2 925 UTM) comme d’un cheval de trait qui performe dans tous les environnements et dans toutes les conditions, des sécheresses estivales aux automnes qui n’en finissent plus. « Il va vraiment épater les producteurs. C’est la troisième année qu’on l’a lancé et c’est mon coup de cœur », s’enthousiasme-t-elle à propos de cet hybride offert en version Optimum AcreMax et Qrome. Son second choix s’est porté sur le B91T25 (2 650 UTM), un hybride tout terrain, agronomiquement stable et qui offre un bon rendement avec un excellent poids spécifique. « C’est un hybride sans soucis avec lequel on ne se casse pas la tête », dit-elle à propos de ce maïs qui affiche une belle verdeur en fin de saison et offert avec la protection Optimum AcreMax uniquement.

Consultez le tableau complet Quelques maïs prometteurs pour 2022

Ce texte a été publié dans l’édition d’octobre 2021 du magazine GRAINS