Alors que les récoltes de petits pois tiraient à leur fin la semaine dernière, Bonduelle Amériques anticipait combler 75 % de ses objectifs totaux de stockage pour cette production au Québec.

Une saison jugée « inégale » par le directeur général de l’entreprise, Daniel Vielfaure. « C’est moins pire que l’an dernier, mais ça reste en dessous de la moyenne [sur] cinq ans », souligne-t-il. Aux Producteurs de légumes de transformation du Québec, on précise que les rendements de pois en 2021 ont été de 10 % inférieurs à cette moyenne sur cinq ans. Cette situation ­s’explique par la sécheresse observée en mai et par quelques épisodes de canicule. « Les grandes chaleurs, ce n’est pas bon pour les pois; c’est une production très capricieuse », rappelle d’ailleurs M. Vielfaure.

Dans l’ensemble de ses usines d’Amérique du Nord, environ 86 % des objectifs de stockage sont atteints. Des usines à l’extérieur du Québec pourront donc fournir des pois aux usines du Québec où les volumes sont insuffisants par rapport aux objectifs de stockage. « On a plusieurs usines, donc ça nous aide. On ne manquera pas de pois », soutient-il, précisant que les objectifs de stockage pour la conserve ont été atteints au Québec. Les volumes n’ont toutefois pas été atteints dans le surgelé.

Faire face aux étés de plus en plus chauds

Avec les changements climatiques, les épisodes de chaleur et de sécheresse qui touchent la production de pois seront de plus en plus fréquents, anticipe Daniel Vielfaure. Dans cette optique, dit-il, son entreprise doit « augmenter [ses] marges de sécurité », par exemple en semant davantage en début de saison pour compenser les possibles pertes de ­rendement durant l’été. « Ça fait cinq-six ans qu’on ne fait pas nos moyennes; il faut trouver des façons de s’adapter. Ça engendre plus de coûts de production, mais on doit faire avec. C’est une ­nouvelle ­réalité », soutient-il.