Ma famille agricole 4 juillet 2021

Les gardiens de la tradition agricole

À la suite de leur aïeule Odile, qui s’est lancée dans l’agriculture il y a 100 ans, les membres de la famille Marineau se transmettent la passion du travail agricole depuis cinq générations.

Témoins de l’urbanisation massive et de la disparition graduelle du territoire agricole de Laval, ils continuent vaillamment à travailler la terre, un métier qui fait leur fierté. Tout a commencé en 1921, à Sainte-Dorothée de Laval, avec l’arrière-grand-mère Odile qui dirigeait une ferme de subsistance et se rendait au marché vendre des marguerites et du tabac. « On a retrouvé ses livres; c’était elle qui tenait les comptes », se souvient Louis Marineau, maintenant propriétaire de la ferme avec son frère Martin.

D’Odile et Joseph, à Irène et Josephat, puis Roger et Louise qui se sont lancés dans les fraises, la famille Marineau a cultivé plusieurs terres agricoles de la portion ouest de l’île Jésus, entourée de la rivière des Mille-Îles et de la rivière des Prairies. Le paysage a bien changé depuis.

« Des fois, mon père me montre des tours à bureaux et il me dit : ‘‘Là, avant, on cultivait des piments!’’ » raconte Matis Marineau. Le jeune homme de 18 ans mentionne aussi que son père et son grand-père Roger allaient chercher du fumier dans le Vieux-Port de Montréal ou dans des quartiers aujourd’hui fortement industrialisés, comme Ville Saint-Laurent. « C’est difficile à croire et pourtant, ça ne fait pas si longtemps », s’étonne-il.

Dans les années 1990, Martin et Louis ont décidé de s’établir à l’endroit actuel, situé sur le boulevard Dagenais. « On a profité de la mode des fleurs séchées, puis on est revenus à nos racines, les légumes », dit Louis Marineau. Aujourd’hui, la Ferme Marineau ouvre ses portes chaque printemps pour l’auto-cueillette des fraises.

Les concombres, les tomates, les framboises et d’autres fruits cultivés dans les champs sont vendus au kiosque, où il est aussi possible de trouver d’alléchantes tartes maison. Jusqu’à tout récemment, la grand-mère Louise travaillait au kiosque, tandis que Roger, le grand-père, est toujours actif et s’implique partout. Martin se consacre aux champs et à la comptabilité, tandis que Louis assume la mise en marché et les ventes.

Alexis Marineau participe à la cueillette des bleuets de la ferme.
Alexis Marineau participe à la cueillette des bleuets de la ferme.

Les forces des plus jeunes sont mises à contribution, que ce soit au magasin, à l’informatique, ou à la cuisine. Toujours en évolution, l’entreprise accueille maintenant les projets de la relève. Louis Marineau voit d’un bon œil l’intégration de son fils Matis et de sa nièce Roxanne : « On va essayer pour voir s’ils aiment ça ». Les deux jeunes, eux, sont catégoriques : « Oui, c’est ça qu’on veut faire dans la vie! »

Innovateurs et un peu fous
Innovateurs et un peu fous, c’est ainsi que les Marineau se décrivent. « On est aussi pas mal vaillants, parfois trop », ajoute Roxanne, 20 ans.
Celle-ci lance deux nouveaux projets cet été avec son cousin Matis : un camion de crème glacée faite à partir des fruits de la ferme ainsi

qu’un projet d’auto-cueillette de citrouilles. « On a acheté les graines nous-mêmes avec nos économies », précise Roxanne. Les deux cousins ont développé des boissons chaudes originales. « Les gens pourront déguster des chocolats chauds à la citrouille et des infusions aux fruits dans notre lounge en balles de paille », annonce Matis.

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