Actualités 28 juin 2021

Un peu ou beaucoup de moulée au robot de traite?

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Tout en ajustant la quantité de concentrés incluse dans la RPM de sorte que le régime alimentaire total (RPM + robot) ne diffère pas, a-t-on intérêt à augmenter l’offre de moulée au robot de traite pour stimuler davantage la fréquentation volontaire du robot et la production de lait ? 

Pas nécessairement.  Gregory Penner, chercheur à l’Université de Saskatchewan, a discuté de cette question lors du Symposium sur les bovins laitiers qui s’est tenu en novembre 2020. Selon le conférencier, le fait de fournir davantage de moulée au robot ne se traduit pas forcément par une augmentation de la consommation volontaire de matière sèche (CVMS). Il cite également certaines études démontrant que la CVSM de la RPM pourrait même diminuer, dans une proportion difficile à prévoir dans l’état actuel des connaissances.

D’autres recherches montrent clairement que l’augmentation de la quantité de moulée offerte au robot augmente la variabilité quotidienne de la quantité de moulée consommée, ce qui crée une plus grande variabilité alimentaire. Il existe déjà une certaine variabilité à ce niveau, notamment parce que la quantité programmée par l’ordinateur du robot de traite ne correspond pas toujours exactement à la quantité servie, que la quantité servie n’est pas toujours entièrement consommée par la vache et qu’il arrive qu’une vache ingère le refus de la vache précédente. Or, lorsqu’une plus grande quantité de moulée est offerte au robot, ces différences s’accentuent et peuvent poser problème pour la formulation d’un régime alimentaire qui vise à atteindre une performance optimale.

Selon Greg Penner, le fait de fournir davantage de moulée au robot ne se traduit pas forcément par une augmentation de la consommation volontaire de matière sèche (CVMS).
Selon Greg Penner, le fait de fournir davantage de moulée au robot ne se traduit pas forcément par une augmentation de la consommation volontaire de matière sèche (CVMS).

La modification de la quantité de moulée offerte au robot peut donc avoir un impact sur l’ensemble du régime alimentaire et sur l’apport en nutriments. Les travaux de Gregory Penner suggèrent qu’une offre de moulée au robot de faible à modérée contribue à minimiser la variabilité des quantités de moulée servies et consommées au robot. Par conséquent, cela permet aux vaches d’un même groupe de consommer des régimes alimentaires plus similaires à ceux formulés, tout en considérant une différence dans la quantité de moulée offerte individuellement au robot.

Avec les robots de traite, le choix de la stratégie d’alimentation pose un défi aux conseillers et aux éleveurs, car il faut prévoir la quantité d’aliments concentrés dans la RPM et au robot que la vache consommera quotidiennement. Quelle que soit la stratégie employée, il faut non seulement tenir compte de la stratégie d’alimentation au robot, mais aussi de l’interaction entre cette dernière et la RPM.

Le contenu de cet article est issu de la conférence de Gregory Penner intitulée ­Facteurs-clés pour optimiser l’alimentation des vaches en système de traite ­automatisée. Le résumé de cette conférence est disponible sur Agri-Réseau (www.agrireseau.net/bovinslaitiers).

Danielle Jacques, chargée de projets aux publications, CRAAQ