Fertilisation 19 juin 2021

La fertilisation en sulfate dans une culture de luzerne

Le soufre se retrouve principalement sous forme organique dans le sol et il doit d’abord être converti en sulfate afin d’être disponible pour les plantes. C’est un élément important pour la croissance de la luzerne et nécessaire dans le processus de fixation de l’azote atmosphérique par les rhizobiums. D’ailleurs, les symptômes de carence en soufre dans une culture de luzerne se traduisent par un jaunissement de la plante, ce qui peut laisser croire à une carence azotée.

Un essai a été mis en place à la Ferme de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Normandin, afin d’évaluer 4 doses de potassium (40, 80, 120 et 160 kg/ha de K2O) avec et sans sulfate, et un témoin sans fertilisation. La fertilisation a été appliquée au printemps de chacune des années. Les coupes ont été faites au stade du début de la floraison de la luzerne et des échantillons de plantes ont été prélevés afin de déterminer la teneur en soufre.

Les carences en soufre apparaissent lorsqu’il y a moins de 0,25 % de soufre dans la luzerne. Avant l’application de la fertilisation, la teneur en soufre de la luzerne était en moyenne de 0,10 %, ce qui démontrait bien que les plants de luzerne étaient carencés en soufre. L’ajout de sulfate de potassium a augmenté significativement les rendements de la luzerne à toutes les années ainsi que la teneur en soufre des plants. Néanmoins, l’application de 40 kg/ha de K2O sous forme de sulfate de potassium n’était pas suffisante pour optimiser les rendements. Les rendements saisonniers moyens des traitements sans soufre étaient de 2,4, de 3,3 et de 1,7 tonnes MS/ha respectivement, alors que ceux obtenus avec l’ajout de sulfate de potassium étaient de 3,3, de 5,6 et de 5,4 tonnes MS/ha.

Lorsqu’il y a une carence en soufre dans la luzerne, l’ajout de 80 kg/ha de K2O sous forme de sulfate de potassium, équivalant à 28 kg/ha de soufre, serait suffisant pour optimiser les rendements en matière sèche. De plus, cette dose comblerait les besoins de la luzerne en soufre puisqu’elle permet d’augmenter à plus de 0,25 % le soufre dans les plants. 

Julie Lajeunesse, chercheuse en plantes fourragères à la Ferme de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Normandin