Actualités 22 juin 2021

Des conseils pour minimiser les coûts

L’agronome Christian Molgat est chargé d’enseignement spécialisé dans les cours de productions animales depuis les 25 dernières années au programme de Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA) du campus Macdonald de l’Université McGill.

Au cours des 15 dernières années, il a incorporé des études de cas dans ses cours. L’objectif pour les étudiants est de cibler des problèmes, de proposer des recommandations et d’évaluer les retombées économiques, ce qu’ils partagent ensuite avec les producteurs afin d’augmenter la productivité de leurs entreprises.

C’est en participant avec des étudiants du programme GTEA au Northeast Regional Dairy Challenge dans l’État de New York en 2006 que M. Molgat a eu l’idée d’incorporer les études de cas à ses cours. McGill est l’une des trois institutions canadiennes à participer au North American Intercollegiate Dairy Challenge. « Au début, l’accent était principalement mis sur la production et la reproduction. Maintenant, comme ce qui se fait dans l’industrie laitière en général, l’accent est plutôt orienté sur les aptitudes de gestion, telles que la planification de budgets, les ressources humaines et le plan de transfert de l’entreprise. Toutes ces aptitudes sont essentielles au succès d’une entreprise », explique M. Molgat.

Éléments d’études de cas

Les étudiants du cours de Dairy Herd Performance sont divisés en équipes pour des visites et l’analyse de la ferme. Ils demandent au producteur de leur fournir certaines données et de répondre à une série de questions afin d’évaluer des facteurs comme le confort des animaux, la nutrition, la santé du troupeau ainsi que les protocoles de traite. Pendant leur visite, les étudiants prennent des échantillons de fourrages, procèdent à des mesures d’enclos, ­vérifient la disponibilité de l’eau et de l’éclairage tout en interrogeant les dirigeants et en prenant des notes.

Les étudiants comparent la performance de la ferme avec les standards de l’industrie ainsi qu’avec les statistiques des troupeaux les plus performants afin d’en arriver à des recommandations qui apporteront des économies et augmenteront les revenus. Chaque équipe d’étudiants présente son étude de cas à une équipe de juges, formée de technologues, d’agronomes et de vétérinaires du domaine laitier. « Présenter et convaincre les juges prépare les étudiants lorsque vient le temps de discuter avec leurs parents des changements qui amélioreraient leur ferme », poursuit M. Molgat.

Minimiser les coûts d’exploitation

Parmi les conseils les plus fréquents, les étudiants suggèrent les changements qui peuvent minimiser les coûts ou maximiser la production. Voici quelques exemples pour les fermes qui veulent minimiser les dépenses : réduire l’âge au premier vêlage, élever moins de taures, maximiser la conservation de l’ensilage, réduire l’intervalle de vêlage ou évaluer les coûts d’alimentation par hectolitre de lait.

Au Québec, la moyenne pour l’âge au premier vêlage est de 25,5 mois (L’évolution de la production laitière québécoise, Lactanet, 2019). Les fermes qui peuvent réduire le premier vêlage à un âge de 22 à 24 mois profitent d’un taux de rentabilité plus élevé au cours de la vie productive de la vache. Se doter d’un objectif d’intervalle de vêlage de 390 jours peut aussi rendre une ferme plus rentable. La moyenne pour ­l’intervalle de vêlage au Québec est d’environ 415 jours.

En ce qui concerne le gaspillage des fourrages fermentés, particulièrement dans les silos fosses, il y a souvent des pertes de 12 à 15 % dues à différentes causes. Compte tenu du fait que l’alimentation est le coût le plus important (au moins 50 %) dans le calcul de production d’un hectolitre de lait, réduire le gaspillage des ensilages pour atteindre moins de 10 % de pertes peut minimiser les coûts d’une façon substantielle. Souvent, les gestionnaires ne connaissent pas leurs coûts d’alimentation par hectolitre de lait. Une évaluation de ces coûts peut permettre de déterminer les points où des changements pourraient être réalisés.

La deuxième partie de ce texte présentera les recommandations d’augmentation de revenus laitiers souvent suggérées par les étudiants du campus Macdonald.

CAITLIN MACDOUGALL, agente de liaison à l’Université McGill