Actualités 9 mai 2021

Comprendre les gaz produits dans les ensilages

Chaque année, nous entendons des histoires tragiques d’empoisonnement au gaz d’ensilage. Alors que les producteurs se préparent à utiliser la récolte d’automne, c’est le bon moment pour examiner la sécurité de l’ensilage. Outre les odeurs courantes pouvant se développer dans l’ensilage pendant la fermentation, le processus produit plusieurs types de gaz, notamment du dioxyde de carbone et de l’oxyde nitrique. Les différents gaz se développent plus rapidement de 6 à 7 jours après le remplissage. Pendant cette période, le volume total des différents gaz représente plusieurs fois le volume du silo.

Le dioxyde de carbone (CO2) est toujours produit dans le processus de fermentation du fourrage en ensilage. Le CO2 est sans odeur et est naturellement présent dans l’environnement. Bien que ce gaz  ne soit pas toxique, il peut provoquer la suffocation des personnes prises au piège accidentellement dans un silo fermé.

Un deuxième gaz préoccupant est l’oxyde nitrique (NO). Au cours de la fermentation, les nitrates peuvent être libérés sous forme de NO. Ce gaz s’échappe de l’ensilage et se combine avec l’oxygène pour former du dioxyde d’azote toxique (NO2). Le NO2 est brun jaunâtre et a une odeur d’agent de blanchiment pour la lessive. En cas d’inhalation, le dioxyde d’azote peut causer des dommages permanents aux poumons et, dans certains cas, la mort. Après oxydation ­supplémentaire, le NO2 peut se transformer en pentoxyde d’azote (N2O5), qui est hautement corrosif lorsqu’il est combiné à de l’eau.

Étant donné que la production de dioxyde d’azote est étroitement liée à la teneur en azote de la culture, voici quelques signes avant-coureurs d’une formation potentielle de dioxyde d’azote :

Si la culture a été privée d’humidité puis récoltée peu de temps après une pluie, une accumulation de nitrates dans la plante est probable;

Les plantes endommagées par la grêle ou le gel sont soumises à un stress elles doivent donc être récoltées immédiatement avant qu’elles absorbent davantage de nitrates;

Pour réduire la quantité de nitrates dans l’ensilage, augmenter la hauteur de coupe (au moins 25-30 cm), car la plupart des nitrates se forment dans la partie inférieure de la tige;

Si vous ajoutez une source d’azote non protéique (p. ex. urée), cela augmente l’azote dans l’ensilage et potentiellement la formation de dioxyde d’azote.

Si vous soupçonnez la présence de NO2 dans un silo vertical adjacent à un espace clos, prenez les mesures nécessaires pour assurer une circulation d’air adéquate et une évacuation vers l’extérieur. 

Eugene Rodberg, Gestionnaire de produits seniors chez Kemin Nutrition et santé animale — Amérique du Nord