Économie 13 avril 2021

Les compensations pour la volaille et les œufs maintenant connues

C’est sous forme de programmes d’investissement et d’aide à la mise en marché que les éleveurs de volailles et les producteurs d’œufs du pays auront accès à des compensations pour les pertes occasionnées par l’Accord économique et commercial global (AECG) et l’accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).

Les deux nouveaux programmes auxquels auront accès les 4 800 producteurs de poulets, de dindons et d’œufs du Canada ont été présentés en détail par Marie-Claude Bibeau, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, lors d’une conférence de presse le 13 avril. Comme prévu, les programmes bénéficieront d’un montant de 691 M$ sur 10 ans.

Le premier, doté d’une enveloppe de 630 M$, vise l’investissement à la ferme. Les producteurs pourront utiliser la somme à laquelle ils ont droit pour moderniser leur ferme, construire une nouvelle grange ou améliorer leur compétitivité. Le montant sera établi en fonction de leur quota en date du 1er janvier 2021. Par exemple, un éleveur de poulets produisant 450 000 kg par année aura droit à 120 000 $ et un producteur d’œufs produisant 650 000 douzaines par année pourra toucher 110 000$.

Ils auront une période de dix ans pour présenter un projet, qui sera subventionné à 70 % par ce programme. Les agriculteurs de moins de 35 ans pourront, pour leur part, recevoir 85 % du coût du projet.

Les producteurs recevront prochainement une lettre de leur regroupement respectif leur indiquant comment s’inscrire au programme administré par le ministère ainsi que confirmer leur quota et valider le montant auquel ils auront droit. Le programme débutera plus tard ce printemps.

Le second programme, de 61,5 M$ sur 10 ans, permettra de développer le marché du dindon et du poulet par l’entremise de campagnes promotionnelles. Les organismes nationaux de l’industrie peuvent soumettre leur stratégie pluriannuelle dès aujourd’hui.

En réponse aux demandes

La ministre Bibeau a précisé que les programmes avaient été créés à la suite de rencontres avec des représentants des différents secteurs. « Nous les avons écoutés et leurs demandes étaient claires : les producteurs veulent une approche ciblée pour investir à la ferme et stimuler la demande pour leur produit », a-t-elle affirmé.  

Les présidents des quatre associations canadiennes visées ont pris la parole et ont affirmé leur satisfaction à l’égard de cette annonce. « Ça montre que le gouvernement a tenu sa promesse d’accorder une compensation complète et équitable aux producteurs. Les producteurs utiliseront ces investissements pour améliorer leurs activités, accroître la durabilité de leur exploitation et s’adapter aux préférences changeantes des consommateurs », a affirmé Benoît Fontaine, président des Producteurs de poulet du Canada.

En entrevue avec La Terre, Paulin Bouchard, président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec, abonde dans le même sens. Il se réjouit que le programme soit sous forme d’investissement puisque ça incitera les producteurs à rester dans le métier.

Les transformateurs seront les prochains

L’aide aux transformateurs se fait toujours attendre. La ministre a assuré que le gouvernement y donnerait suite, mais ne peut dire quand pour le moment. « C’est ma prochaine priorité », a toutefois souligné Mme Bibeau. Elle a également mentionné que tous les secteurs touchés par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique seront indemnisés. La ministre a aussi réitéré que le gouvernement ne ferait « aucune nouvelle concession de part de marché des produits sous gestion de l’offre dans les prochains accords ». Cette affirmation a particulièrement plu à Paulin Bouchard, qui espère qu’il s’agissait bel et bien des dernières.