Actualités 18 avril 2021

Cuba et le Québec unis par la pomme de terre

De son bureau du Département de phytologie à l’Université Laval, le professeur de phytopathologie d’origine cubaine Edel Perez Lopez coordonne un projet de recherche dans le but de développer des espèces résistantes à la bactérie Ralstonia solanacearum (flétrissure bactérienne des pélargoniums), qui cause bien des maux de tête aux producteurs cubains.

« La pomme de terre fait partie intégrante de l’alimentation de beaucoup de Cubains, mais plusieurs facteurs, notamment les conditions météorologiques et la présence de nombreuses bactéries, dont la Ralstonia solanacearum, rendent difficile la culture de pommes de terre dans de nombreuses régions du pays », fait valoir M. Perez Lopez.

En collaboration avec l’entreprise Québec Parmentier, partenaire du projet, les chercheurs envoient différentes variétés de pommes de terre québécoises aux producteurs cubains dans le but d’étudier les réactions de celles-ci face à la bactérie Ralstonia solanacearum.

La pomme de terre fait partie intégrante de l’alimentation des Cubains, mais la présence dans les sols de la bactérie Ralstonia solanacearum rend difficile sa production. Photo : Gracieuseté de Edel Perez Lopez
La pomme de terre fait partie intégrante de l’alimentation des Cubains, mais la présence dans les sols de la bactérie Ralstonia solanacearum rend difficile sa production. Photo : Gracieuseté de Edel Perez Lopez

« La présence de la bactérie dans les sols fait en sorte que la plante ne reçoit pas assez d’eau pour croître correctement. Conséquemment, la grande majorité des tubercules mourront et les autres seront soit trop petits, soit trop affectés par la maladie pour la consommation locale », ajoute M. Perez Lopez.

Le projet est chapeauté par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF), dans le cadre du Programme de collaboration Québec-Cuba 2020-2021. À terme, l’aboutissement de ces recherches pourrait faire en sorte que les producteurs de pommes de terre cubains, tout comme les producteurs québécois, disposent d’outils supplémentaires pour lutter contre cette maladie, notamment par l’identification des variétés de pommes de terre susceptibles d’avoir un meilleur rendement, malgré la présence de la bactérie.

À propos de R. solanacearum

La bactérie Ralstonia solanacearum est présente dans plusieurs pays du monde, notamment en Europe et dans les pays tropicaux. Au Canada, elle a été signalée pour la première fois l’année dernière en Ontario et a été rapidement contrôlée. Bien que la bactérie n’ait pas encore été signalée au Québec, les résultats des travaux permettront de mieux se préparer à une éventuelle apparition de celle-ci en sol québécois.