Bio 29 mars 2021

Étude comparative sur le soutien au secteur biologique

De façon générale, les aides gouvernementales dédiées à l’agriculture biologique dans plusieurs pays du monde ont au moins doublé de 2009 à 2019, selon une étude comparative de la Table de développement de la production biologique (TDPB) que l’Union des producteurs agricoles (UPA) vient de dévoiler.

Au Québec, le budget que consent le gouvernement chaque année à ce secteur est passé en 10 ans de 1,9 M$ à 4,6 M$, soit un bond de 142 %. S’il fait plutôt bonne figure du côté des subventions pour le démarrage d’entreprise et pour la période de conversion vers l’agriculture biologique, on note que le Québec, contrairement à certains pays d’Europe, n’accorde pas de soutien récurrent, une fois la certification obtenue.

« De 2015 à 2020, le gouvernement du Québec a investi 8,7 M$ dans le développement de la production biologique à travers le Programme d’appui pour la conversion, sans compter les bonifications à d’autres programmes. Ceci a grandement incité les entreprises à investir. On constate aujourd’hui, néanmoins, un léger déséquilibre entre l’offre et la demande dans certaines productions. Une forme d’aide au maintien permettrait de sécuriser les investissements effectués, comme cela se fait ailleurs dans le monde », fait remarquer Martin Caron, premier vice-président de l’UPA et président de la TDPB.

Selon l’étude, une subvention de l’ordre de 160 euros à l’hectare est accordée par exemple en France, chaque année après qu’une ferme ait obtenu sa certification. Au Québec toutefois, on offre 200 $ à l’hectare pour les trois années de conversion, puis aucun montant récurrent par la suite.

De façon générale, le rapport note une tendance au soutien direct par un paiement à l’hectare récurrent en Europe. En Amérique du Nord, notamment au Québec, on remarque plutôt une tendance à offrir des remboursements à l’investissement, par exemple pour de l’équipement.

Coûts de certification remboursés

L’un des programmes du gouvernement américain, par ailleurs, permet le remboursement d’une partie des coûts de certification, une idée que juge intéressante Caroline Poirier, présidente de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ) : « Au Québec, une telle mesure aurait un impact significatif. Les frais de certification sont une dépense majeure pour les petites et moyennes fermes », souligne-t-elle.