Politique 25 mars 2021

Budget : légère hausse pour l’ensemble de l’agriculture, légère baisse pour La Financière

Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, le gouvernement du Québec maintient son appui au milieu agricole et agroalimentaire, sans toutefois lui octroyer véritablement plus de fonds avec ce nouveau budget que vient de déposer le ministre des Finances, Eric Girard.

Une hausse

Le budget de dépenses destiné au secteur de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation du gouvernement québécois s’établira donc à un total de 1 094,3 M$ en 2021-2022, soit 24,7 M$ de plus que les dépenses anticipées pour le dernier exercice 2020-2021. Cette hausse provient principalement des mesures déjà annoncées l’automne dernier pour accroître l’autonomie alimentaire, pour appuyer la production en serre et pour aider au recrutement des travailleurs agricoles étrangers.

Le gouvernement déposera également, sous peu, une stratégie visant à augmenter l’achat de produits locaux par les organismes publics. Le Plan québécois des infrastructures a également été revu afin de le majorer de 4,5 G$ pour un total de 135 G$ sur 10 ans.

Les secteurs de l’agriculture, des forêts, de la faune et autres obtiendront 924 M$, soit 0,7 % des sommes. Québec consacrera par ailleurs 595 M$ pour le branchement de tous les foyers québécois à Internet haute vitesse.

Des baisses

En excluant l’effet de la crise sanitaire et de la relance économique, le budget global de dépenses 2021-2022 pour le secteur de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation représente plutôt une diminution de 11,3 M$ comparativement à la période 2020-2021.

Le nouveau budget du gouvernement déposé le 25 mars prévoit couper 8,3 M$ au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Les transferts du gouvernement vers La Financière agricole du Québec diminueront de 7,5 M$ et les dépenses de cette dernière augmenteront, ce qui contribuera à engendrer un déficit opérationnel de 18 M$, lequel sera épongé à même les surplus de La Financière qui devraient néanmoins atteindre 767 M$.

Cette stratégie de solliciter davantage le portefeuille de La Financière vient également d’être utilisée par le gouvernement en 2020-2021. En effet, La Financière devait dégager un surplus de 94 M$ en 2020-2021, sauf que le gouvernement prévoit plutôt qu’elle conclura le présent exercice avec un déficit de 4,5 M$. Cette baisse des résultats de 98,4 M$ s’explique, entre autres, par le financement du Plan d’agriculture durable et par le déploiement du plan de croissance de la serriculture.

La forêt aussi écope

Le budget du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs diminue de 93,5 M$. Québec explique cette diminution notamment par les sommes allouées aux agences régionales de mise en valeur des forêts privées en 2020-2021, lesquelles étaient supérieures au budget de base prévu annuellement.

Dans le cadre de son soutien du secteur agricole et agroalimentaire, Québec précise quatorze objectifs assujettis d’indicateurs de performance afin de prioriser les investissements productifs. Par exemple, il veut atteindre 114 000 hectares (ha) en cultures sous régie biologique. Les superficies étaient de près 99 000 ha en 2019.

Pas d’austérité

Le plan de relance de l’économie et la mise en place des mesures sanitaires exceptionnelles associées à la pandémie ne pousseront pas le Québec vers une gestion d’austérité pour les années à venir, affirme le ministre Girard dans son budget. L’État veut assurer un financement adéquat de l’ensemble des services, puis avoir les effectifs pour protéger la santé de la population et offrir une solide relance de l’économie. Avec son nouveau budget 2021-2022, Québec augmente ainsi les dépenses de 6 G$. Le déficit s’établira à 12,3 G$ en 2021-2022, diminuera à 8,5 G$ en 2022-2023 et atteindra l’équilibre budgétaire en 2027-2028, prévoit l’État.

Le budget du Québec en bref 

  • Croissance globale des dépenses de programmes de 5,3 G$.
  • 570 M$ pour financer 10 000 nouveaux postes de préposés aux bénéficiaires et le rehaussement de certains postes.
  • 150 M$ pour renforcer les services de soutien à domicile.
  • 70 M$ pour l’ajout de plus de 900 lits et places d’hébergement pour les aînés et les personnes ayant des besoins de services d’hébergement.
  • 60,1 M$ pour améliorer l’accès aux services médicaux de première ligne.
  • 48,9 M$ pour accroître les services aux jeunes en difficulté.
  • 595,8 M$ en éducation pour soutenir la réussite éducative et pallier les retards scolaires, améliorer le soutien au réseau et encourager la pratique d’activités physiques et récréatives.
  • 556,3 M$ en enseignement supérieur pour déployer davantage de solutions numériques, favoriser la hausse de la diplomation et améliorer la santé et le bien-être des étudiants et du personnel.
  • 595 M$ additionnels pour permettre le branchement de tous les foyers des Québécois à Internet haut débit.
  • 150 M$ pour les programmes de soutien aux entreprises (PACTE et PAUPME).
  • 100 M$ pour bonifier le Plan de relance économique du milieu culturel.
  • 48,1 M$ pour bonifier le régime d’indemnisation des victimes d’actes criminels.
  • 25 M$ pour stimuler l’investissement privé dans le secteur touristique.
  • 25 M$ pour appuyer la relance des centres-villes.
  • 20 M$ pour déployer la stratégie québécoise de l’hydrogène vert et des biocarbures.
  • 16,3 M$ pour créer de nouvelles places de garde en milieu familial.