Économie 26 février 2021

Pour une évaluation juste du taux d’humidité des grains : maintenance des équipements et respect de la procédure

Facteur essentiel dont la négligence ou le contrôle peut signifier pour le producteur une perte ou un bénéfice économique, le taux d’humidité des grains a fait l’objet en début d’année d’une présentation virtuelle devant les membres de l’Association des négociants en céréales du Québec (ANCQ).

Inspecteur en chef des grains à la Commission canadienne des grains (CCG), Gino Castonguay est venu rappeler l’importance de cet aspect quand vient le moment de commercialiser les récoltes. Au Canada, deux instruments de mesure pour déterminer la teneur en eau des grains sont reconnus par la CCG.

« Il y a l’UGMA [unified grain moisture algorithm] qui est utilisé depuis environ 2015 et le modèle 919/3,5 pouces qui est un équipement plus robuste surtout employé par les ­producteurs à la ferme », ­explique Gino Castonguay.

Dans le cas d’un humidimètre de type UGMA (photo), la température de l’échantillon doit se situer entre 0 et 45 °C.
Dans le cas d’un humidimètre de type UGMA (photo), la température de l’échantillon doit se situer entre 0 et 45 °C.

Bien que les deux humidimètres soient reconnus, la CCG a constaté au fil de ses recherches que l’UGMA est plus précis que le second dans ses résultats. « Si on compare avec nos résultats obtenus par le ­séchage à l’étuve qui est la méthode de référence, les taux d’humidité enregistrés par l’UGMA donnent des variations plus serrées que ceux du modèle 919/3,5 pouces. Mais ce n’est pas dans notre mandat de déterminer quel type d’équipements est à employer, mais plutôt d’établir les normes d’étalonnage. »

C’est la CCG qui joue le rôle d’arbitre lorsqu’un désaccord survient au ­sujet du taux d’humidité d’une livraison de grains. Les résultats des analyses des échantillons qui lui sont acheminés sont définitifs. « C’est un procédé de résolution de conflits en quelque sorte », explique Gino Castonguay. Au Québec, c’est la Régie des marchés agricoles et alimentaires qui assume cette responsabilité. 

Chaque année, la CCG détermine les taux d’humidité des vingt grains ­homologués au pays. « Il peut y avoir des changements, mais lorsqu’il y en a, c’est minimal », explique l’inspecteur en chef des grains au Canada. Les facteurs pour que les mesures d’étalonnage soient modifiées peu­vent être causés par des changements dans les méthodes de culture jusqu’à l’arrivée de nouvelles variétés sur le marché.

« Ça fait en sorte que la grosseur, la forme, la densité des grains peuvent changer. On fait des vérifications chaque année, mais lorsqu’on ­détecte un changement, ça doit être consistant sur une période de deux à trois ans avant qu’on communique de nouvelles calibrations à nos partenaires. On ne veut pas que ce soient les conditions de récolte, comme beaucoup de pluie, qui soient en cause. »

Dans sa présentation devant l’ANCQ, Gino Castonguay a rappelé l’importance de la maintenance des équipements de mesure et du respect de la procédure quand vient le temps de déterminer le taux d’humidité des grains. « Juste une petite défaillance peut influencer le résultat final », ­met-il en garde tout en invitant les producteurs à consulter le site Web de la CCG (www.grainscanada.gc.ca) pour s’assurer de bien s’acquitter de leur tâche.

Pour se conserver, un grain doit être propre, entier, sec, à la bonne température et dans un environnement sain et étanche. Un grain de blé ayant une teneur en eau de 18 %, qui sera entreposé dans une cellule à 20 °C, devrait se conserver à peine 20 à 30 jours. Cependant, une fois conditionné et amené à une température de moins de 5 °C ainsi qu’à un taux d’humidité ­d’environ 14 %, le grain peut se con­server jusqu’à 240 jours.  

Source : MAPAQ

Bernard Lepage, collaboration spéciale