Alimentation 11 février 2021

Des légumes réconfortants réunis dans un même sac

Guillaume Henri, responsable des ventes et du marketing aux Fermes GNC, dans Lanaudière, a eu l’idée il y a quelques années de créer un emballage spécial incluant divers produits maraîchers de son entreprise : un panais, un chou, un rutabaga et des carottes. Aujourd’hui, ce mélange réconfortant d’Henri et cie se vend chez les grands détaillants alimentaires du Québec.

« Ça existait déjà dans les Maritimes. On a repris le concept et on l’a adapté avec des légumes du Québec », précise M. Henri. Il raconte avoir présenté son idée aux grandes bannières de détaillants alimentaires, qui ont ensuite accepté de la commercialiser. « Je leur vendais déjà mes légumes, alors ça a sûrement contribué à ce qu’ils acceptent », constate-t-il, spécifiant que son entreprise emballe elle-même le produit.

Après une année de tests, le mélange de légumes Henri et cie en est à sa ­deuxième année de commercialisation en épicerie.

De la visibilité pour d’autres producteurs

Pour ajouter au réconfort, une recette maison de bouilli incluant tous les légumes de l’emballage figure au verso du sac. Celle-ci a été élaborée par le producteur de haricots Gilbert Junior Pigeon alors qu’il était chef cuisinier à l’érablière Domaine Labranche, en Montérégie. En échange du service rendu, M. Pigeon obtient de la visibilité, puisque la recette imprimée sur le sac intègre des haricots et suggère d’utiliser, pour le déglaçage, le vin d’érable du Domaine Labranche. « J’ai fait ça pour aider mon ami. Je pense que ça a bien fonctionné, parce que parfois les gens ne savent pas quoi faire avec leurs légumes ou en achètent en trop grande quantité et doivent les jeter », ajoute le producteur. Louis Desgroseillers, président du Domaine Labranche, confirme que le mélange de légumes offre une « belle vitrine » à son entreprise. « Plusieurs de nos clients nous en parlent avec beaucoup d’appréciation », indique-t-il. 

Pour proposer un nouveau produit

Selon Françoise Beaudet, experte en commercialisation pour l’entreprise d’accompagnement En pratique, un agriculteur qui souhaite présenter un nouveau produit aux grands détaillants alimentaires doit d’abord démontrer au moyen de chiffres qu’il y a un marché et un besoin pour ce qu’il propose. Il doit par ailleurs prouver qu’il est « un excellent fournisseur ». « Il faut démontrer que vous êtes fiable, que vos produits sont de bonne qualité, que vous offrez un bon service, que vous livrez à temps, etc. Donnez des références d’autres clients. Parlez de vos autres expériences et de votre formation », explique Mme Beaudet. Si le produit a été testé avant d’être présenté, elle suggère de montrer au marchand les preuves que ça a fonctionné à plus petite échelle. « Vous pouvez aussi lui garantir que vous reprendrez le produit, si ça ne marche pas », soutient l’experte, soulignant que le producteur devra aussi montrer qu’il a la capacité de production requise pour alimenter les grandes bannières.