Ma famille agricole 7 février 2021

Une famille dont le rêve porte ses fruits

COMPTON — La famille Gilbert-Marcoux, c’est avant tout la rencontre de deux univers : un gars de la campagne passionné de pomiculture et une fille de la ville qui aime croquer dans la vie. Ensemble, ils ont repris un verger en Estrie qu’ils façonnent à leur image.

En mettant les pieds au Verger Le Gros Pierre, difficile de ne pas succomber au charme bucolique de ce petit domaine de 5,5 hectares surplombant la vallée de la Coaticook, lieu de travail de Gaétan Gilbert et de Mélanie Marcoux. « Encore aujourd’hui, lorsque Gaétan se promène dans le verger, il a des étoiles dans les yeux », confirme Mélanie, sa complice.

Né dans une ferme laitière de Compton, Gaétan a eu le coup de foudre pour la culture de la pomme en 1990, alors qu’il travaillait au verger pour payer ses études en débosselage. « Les propriétaires de l’époque, Diane Goyette et Louis Poulin, m’ont transmis leur passion pour le métier. J’aimais travailler à l’extérieur, me promener dans le verger et bricoler. Cette vie-là était faite pour moi. »

Quand Gaétan et Mélanie se sont rencontrés, en 1993, le verger est vite devenu le théâtre de leur amour. « En parallèle  à mon travail de technicienne en droit à Sherbrooke, j’organisais mon horaire pour passer mes automnes au verger durant la récolte, raconte-t-elle. C’était notre façon de se voir plus souvent.

Nohemie et Mathias participent aux tâches avec le sourire. Photo : David Riendeau
Nohemie et Mathias participent aux tâches avec le sourire. Photo : David Riendeau

Un transfert réussi

Lorsque M. Poulin a pris sa retraite en 2002 et que Guillaume, le fils des propriétaires, a confirmé qu’il ne souhaitait pas prendre la relève, Gaétan s’est proposé pour devenir l’associé de Mme Goyette, à l’âge de 27 ans. « Je refusais que Le Gros Pierre appartienne à un étranger, mais les premières années ont été difficiles avec des épisodes de grêle et tout un apprentissage à faire. » Guillaume fait d’ailleurs toujours partie de l’équipe comme chef de champ. « Sa présence nous est précieuse », souligne Gaétan.

À la retraite de Mme Goyette en 2014, Gaétan a demandé Mélanie en mariage une seconde fois, mais cette fois-ci en affaires. « On se complète bien, car j’adore tout ce qui touche le service à la clientèle, les ressources humaines et l’administration », explique-t-elle.

Les deux pomiculteurs se disent toujours aussi passionnés par leur métier qu’à leurs débuts, et les projets ne manquent pas. En plus de parfaire leurs techniques en France et de pratiquer l’agriculture raisonnée, ils participent au développement de nouvelles variétés avec La Pomme de demain. « Notre souhait est que le verger corresponde chaque année un peu plus à nos valeurs et à celles que l’on veut transmettre à nos enfants », conclut Mélanie.

Deux jeunes très impliqués

Le couple peut compter sur la participation de Nohemie (17 ans) et de Mathias (13 ans), dont l’aide est très appréciée durant l’intense période de l’autocueillette. Malgré son horaire de patineuse artistique, l’aînée prend à cœur ses responsabilités et démontre de belles aptitudes dans le service à la clientèle. « Je voudrais étudier dans un autre domaine, mais je vais revenir aider mes parents l’automne parce que j’aime vraiment être ici », assure-t-elle. Pour sa part, le cadet, d’un naturel entrepreneur, affirme sans hésiter qu’il souhaite reprendre un jour le verger. « Ma partie préférée, c’est de monter sur le tracteur. »

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