Actualités 5 novembre 2020

Un système automatisé de ventilation du grain

SAINTE-BRIGIDE-D’IBERVILLE – Ils étaient nombreux à s’être déplacés à la Ferme Bernard et fils à Sainte-Brigide-d’Iberville, pour le dévoilement du tout nouveau produit de la compagnie québécoise Agrilog : le Silog, un outil connecté d’automatisation de ventilation de silo.

« Le Silog est un outil pour automatiser le système de ventilation existant des silos, explique Mathieu Phaneuf, fondateur d’Agrilog. Il prend en compte le type de grains et la météo pour contrôler le système, en fonction des objectifs du producteur, par exemple sécher ou humidifier le grain ou maintenir le taux d’humidité. »

Une mauvaise gestion de l’entreposage des grains peut entraîner des pertes économiques considérables pour les fermes et les centres de grains du Québec. La technologie développée par Agrilog permettrait, selon le fabricant, de sécuriser et de simplifier le processus d’entreposage. Par l’automatisation de la ventilation des silos à grains, l’appareil éliminerait les risques de perte liés à l’entreposage, réduit le temps de gestion et maximise la qualité des grains.

« Quel temps fait-il aujourd’hui ? Nuageux ? Humide ? Est-ce le temps de partir la ventilation ? Les producteurs ont autre chose à faire qu’attendre à côté de leur silo que la température et l’humidité soient idéales pour partir la ventilation, soutient M. Phaneuf. Notre produit le fait à leur place, leur permettant d’économiser entre 4 000 $ et 6 000 $ en temps annuellement. »

Comment ça marche ?

Une sonde météo permet de suivre la température et l’humidité relative de l’air sur le site d’entreposage. À l’aide des données recueillies sur la météo, le type de grain entreposé et l’objectif du producteur, le système va démarrer et arrêter automatiquement la ventilation des silos. « On peut aussi ajouter des sondes aux planchers et au toit pour obtenir plus de précision sur le procédé d’entreposage, dont une sonde de CO2, pour diagnostiquer tout problème d’échauffement, ajoute Mathieu Phaneuf. En résumé, si le grain chauffe, nous sommes en mesure de le détecter, et même de l’anticiper. »

Un silo, c’est de l’argent

Pour Martin Scallon, directeur de production de semences chez Semican et présent à l’événement,  les producteurs de grains auraient intérêt à faire l’acquisition d’un système comme le Silog, non seulement pour gagner du temps, mais aussi pour sauver beaucoup d’argent.

« Les producteurs investissent beaucoup d’argent en tracteurs et en machineries, mais une fois que le grain est dans le silo, c’est un peu comme si on ne s’en occupait plus, alors que ce qu’il y a dans le silo, c’est de l’argent ! », dit-il.

À titre d’exemple, il explique qu’un silo de 100 tonnes de grains à un prix de 350 $ la tonne équivaut à 35 000 $. « Si ton grain est mal aéré ou trop humide, tu cours le risque de perdre beaucoup d’argent et certains producteurs ne le réalisent pas, dit-il. Pourtant, si le producteur avait 35 000 $ en argent comptant sur une dalle de ciment en plein milieu d’un champ, il mettrait un nombre incroyable de caméras, de systèmes de surveillance et embaucherait même des agents de sécurité. »

Des enjeux de qualité

Annie Bergeron, présidente de l’Association des marchands de semences du Québec.
Annie Bergeron, présidente de l’Association des marchands de semences du Québec.

Jean-François Lussier est producteur d’œufs de consommation à Saint-Césaire. Pour lui, la qualité des grains dans l’alimentation des poules pondeuses est primordiale. « Dans mon cas, je devais surveiller un silo qui était à l’extérieur de ma ferme, explique M. Lussier. Je ne voulais pas avoir à me déplacer pour aller partir ou arrêter la ventilation advenant un changement de température, alors j’ai utilisé le Silog. »

Pour Annie Bergeron, présidente de ­l’Association des marchands de semences du Québec, la ventilation des grains est au cœur des discussions avec les producteurs depuis plusieurs années. « Pour les marchands de semences, c’est un défi d’approvisionnement. Quand le grain est mal conservé et que l’humidité est trop élevée, on ne peut pas le traiter, explique-t-elle. Nous, on veut travailler avec les producteurs pour avoir le meilleur grain possible. On n’existerait pas sans eux. Si on peut les aider à améliorer leurs méthodes, en leur recommandant de surcroît, un produit québécois, c’est une situation gagnant-gagnant. » 


Ce texte est paru dans l’édition de novembre 2020 du magazine l’UtiliTerre.