Alimentation 29 octobre 2020

Zones rouges : baisse radicale d’achalandage dans les vergers

Dès la première fin de semaine d’octobre, quand leur région a atteint le palier rouge, des propriétaires de vergers joints par La Terre ont remarqué une baisse radicale de l’achalandage sur leur site. Malgré tout, ceux-ci dressent un bilan positif de la saison qui se ­termine, grâce à un mois de septembre « exceptionnel » pour l’autocueillette de pommes.

Chantal Joly
Chantal Joly

« On a eu trois grosses fins de semaine en septembre où on accueillait environ 2 000 personnes par jour, les samedis et dimanches. Mais quand on est passés en zone rouge, ça a tout de suite baissé à 450 visiteurs par jour », calcule Chantal Joly, copropriétaire du Verger à Ti-Paul, dans Chaudière-Appalaches.

Le verger de Claude Bilodeau, à ­L’Île-d’Orléans, a reçu la moitié moins de visiteurs quotidiennement en octobre par rapport à septembre pour les mêmes raisons. « Par chance, mon verger était déjà vide à 75 %, rendu à ­l’Action de grâce », soutient le propriétaire de Cidrerie Verger Bilodeau. « Il reste un peu plus de pommes qu’à l’habitude dans mes arbres, en fin de saison, mais ce n’est pas grave. Je vais faire plus de produits transformés », ajoute-t-il.

Affectés même en zone orange

« On était encore en zone orange jusqu’au 15 octobre, mais on dirait que les gens étaient confus et pensaient qu’on était en rouge. On a remarqué une baisse d’achalandage drastique chez nous, aussitôt que Montréal est virée au rouge, au début octobre », raconte pour sa part Hugues Lavoie, pomiculteur à Rougemont, en Montérégie. Comme ses confrères, néanmoins, le mois de septembre « incroyable » qu’il a connu a sauvé sa saison. 

Des policiers aux aguets

Hugues Lavoie
Hugues Lavoie

Selon Hugues Lavoie, propriétaire de La Pommeraie d’Or à Rougemont, l’année 2020, bien que rentable dans l’ensemble, a été « très stressante », notamment pour faire appliquer la distanciation. De temps à autre, des policiers à cheval passaient devant son verger pour s’assurer du respect des règles, mais ne l’ont jamais averti, soutient-il. Caroline Lacroix, pomicultrice à Saint-Joseph-du-Lac, dans les Laurentides, raconte quant à elle avoir reçu la visite d’officiers à la fin septembre qui lui ont indiqué qu’elle ne devait pas recevoir plus de 250 personnes à la fois sur son site. « On s’est adaptés en conséquence, mais on ne s’est pas fait avertir. Ce n’était qu’une précision qu’on a eue », soutient-elle.