Ma famille agricole 11 octobre 2020

Un verger pour prendre racine et s’éloigner de l’électronique

DESCHAMBAULT-GRONDINES – Fruit d’une décision inattendue, presque une « bulle au cerveau », l’acquisition d’un verger il y a trois ans a transformé la vie de sa propriétaire Danielle Voyer. Sans expérience comme pomicultrice, mais avec un dynamisme contagieux, elle a réussi à en faire un lieu rassembleur et à l’image de sa famille.

En mars 2018, la vente du Verger du Roy, situé sur le chemin du Roy dans Portneuf, attire l’attention de Danielle Voyer qui cherche à se lancer dans un nouveau projet. Déjà cliente du site, elle voit son potentiel et s’imagine rassembler son clan autour d’un tel projet familial, pour « nous garder “collés” encore un peu », et éloigner ses trois ados « de l’électronique ». Elle achète donc le verger de 3 200 pommiers.

Diplômée de l’Université McGill en biologie de l’environnement, la nouvelle propriétaire n’est pas familière avec la culture du fruit défendu, mais a du cran. « On ne connaissait rien », reconnaît celle qui est accompagnée dans l’aventure par son conjoint, Martin Brière, ingénieur chimiste.

Les anciens propriétaires, s’assurant de la pérennité du verger, transmettent leur savoir-faire au couple qui suit aussi différents cours. « On s’est débrouillés. Maintenant, on est dans notre troisième saison et ça va bien », mentionne Danielle. Les revenus ne suffisent pas pour s’y consacrer entièrement, « mais le but, c’est d’arriver à dire : “Ok, c’est ça notre carrière maintenant”. »

Gabrielle, 18 ans, Mathieu, 16 ans et Émilie, 13 ans, viennent de terminer une longue journée de travail au verger familial.
Gabrielle, 18 ans, Mathieu, 16 ans et Émilie, 13 ans, viennent de terminer une longue journée de travail au verger familial.

Moment présent en famille

Les enfants sont volontairement très présents au verger. Gabrielle participe aux différents marchés publics : « C’est ce que j’aime le plus. » Mathieu apprécie la diversité de projets au verger, même si ce n’est pas toujours bucolique. « Quand il nous reste des choses à faire et qu’on n’a pas nécessairement beaucoup de temps, alors le stress embarque », explique-t-il. Lors des fins de semaine de la haute saison, les journées au verger sont bien remplies. « Avec les devoirs et l’école, le temps en famille se perd un petit peu », pense Émilie.

Qu’à cela ne tienne! Danielle Voyer est souriante et fière de son coup. « Le temps passé au verger, c’est du temps où on est au moment présent, en nature. En fin de journée, on est épuisés, mais on rit. Ce sont des rires sincères. Ce projet-là, c’est pour nous, mais aussi pour le satellite de monde qui nous entoure. Ç’a donné une autre raison d’être. »

Un verger attaché à la tradition

Puisque le verger est imprégné d’un esprit d’antan, les visiteurs sont reçus comme à la maison. « Toute ma famille est sur le site quand on est ouverts. On placote, on ouvre les portes de chez nous, mais il n’y a pas de miniferme ni de jeux gonflables. Que les pommes! » précise la propriétaire Danielle Voyer. Marchant dans les pas de ses prédécesseurs, cette dernière mise sur le fameux jus de pommes pressées, qu’elle vend congelé. « C’est notre dada, un produit de longue date qui est relié au verger. » Le couple a investi dans de l’équipement et produira plusieurs milliers de litres cette année.

Emilie Nault-Simard, collaboration spéciale

https://www.desjardins.com/