Actualités 13 juillet 2020

Mieux fertiliser pour un rendement accru

Les leçons des deux dernières années, notamment avec la pénurie de foin, nous apprennent qu’il faut parfois faire face à l’adversité. Avant de paniquer, il faut garder son sang-froid et examiner les opportunités qui se présentent à nous. La fertilisation raisonnée est l’une de celle-ci.

En 2018, les plantes fourragères pérennes se sont enracinées plus profondément pour trouver l’eau et en mettre en réserve dans les racines alors que la rosée du matin assurait leur survie. Dans certaines régions du Québec, les rendements saisonniers fourragers sont descendus à environ 40 à 60 % d’une année normale pour les graminées, et à 60 à 80 % pour la luzerne.

Une étape capitale

Dans ce contexte, la fertilisation des prairies, souvent négligée, s’avère d’une grande importance pour la production de fourrages de qualité. On recommande d’ordinaire une application d’un engrais minéral complet précédent la première coupe et après la première et la deuxième. L’épandage de fumier suit la troisième et la quatrième fauche.

Selon Huguette Martel, conseillère spécialisée en plantes fourragères au MAPAQ, la fertilisation doit se faire de façon systématique en début de croissance et après les fauches en fonction des besoins selon l’analyse de sol.

De plus, les apports azotés favorisent la croissance et améliorent la teneur en azote de la plante. Toutefois, les applications ne doivent pas nuire aux légumineuses riches en protéines mais sensibles à la précocité de la parcelle (épiaison) qui risque notamment d’en faire chuter la valeur.

Même si l’utilisation de quantités trop grandes d’engrais azoté contribue à baisser le pH du sol, la gestion intégrée de la fertilisation des cultures stimule la photosynthèse et le développement de la biomasse et accroît le volume de matière organique au sol.

Attention à vos méthodes d’applications toutefois, car les erreurs dans les applications de fertilisants affectent les réseaux racinaires et entraînent une faible résistance à la sécheresse.

« La fertilisation des prairies et des pâturages doit tenir compte entre autres du précédent cultural, des espèces présentes, de l’âge de la prairie/pâturage et de la richesse des sols pour établir les recommandations d’applications en fonction des grilles de fertilisation », mentionne Mme Martel.

Chauler

Il faut se rappeler de chauler quand le pH est à un minimum de 6,5. L’épandage de chaux au printemps favorise la croissance des feuilles quand le sol est sec, apportant une couverture qui protège des vents ­asséchants et procure un meilleur ­rendement pour les autres fauches.

Pour une couverture dense du sol au printemps, on doit appliquer des doses d’azote variant entre 40 et 75 kg à l’hectare. On augmente la quantité dans les sols bien structurés avec un pH d’au moins 6,5 selon le volume de graminées. Les végétaux peuvent s’enraciner pour capter l’eau et augmenter le rendement. De plus, les apports d’azote dans les champs de graminées stimulent la croissance des feuilles qui constitue un bon couvre-sol diminuant l’assèchement éolien tout en réduisant les effets d’une sécheresse.

« Le contenu en minéraux/cendres des fourrages peut orienter les ­décisions de fertilisation et de gestion des fauches, conclut Mme Martel. L’analyse de sol et de foin/fourrage sont des outils indispensables à une bonne gestion. »

Roger Riendeau, collaboration spéciale