Travail et passion font bon ménage chez les Gaudreau

NEUVILLE — Production laitière, végétale et maraîchère : il n’y a pas de quoi s’ennuyer à la Ferme Degau, à Neuville. Les frères copropriétaires, Stéphane et Gaétan Gaudreau, ont repris la ferme familiale de quatrième génération, et ils semblent comme des poissons dans l’eau. La Terre les a rencontrés dans leurs champs, en bordure du Saint-Laurent, alors qu’ils commençaient à semer leur célèbre maïs sucré.

Après avoir exploité sa ferme pendant près de 45 ans, Denis Gaudreau a passé le flambeau à ses fils en 2011. Ils étaient alors en société depuis près d’une décennie. « On était préparés mentalement à ça tous les trois, pense Gaétan. Notre père souhaitait qu’il y ait une pérennité dans l’entreprise. Et il n’en parle pas beaucoup, mais je pense qu’il est bien fier. »

Stéphane et Gaétan effectuent eux-mêmes la majorité des travaux à la ferme. Chacun avec ses aptitudes, ils se complètent et s’entraident. « Je sais que je ne le ferais pas tout seul », admet Gaétan, aussi père de trois jeunes filles.

Les trois filles de Gaétan Gaudreau et de Julie Bélanger, Pénélope, 11 ans, Daphné, 7 ans,  et Megan, 10 ans, participent à un projet-pilote de paniers hebdomadaires de légumes. Photo : Gracieuseté de la Ferme Degau inc.
Les trois filles de Gaétan Gaudreau et de Julie Bélanger, Pénélope, 11 ans, Daphné, 7 ans, et Megan, 10 ans, participent à un projet-pilote de paniers hebdomadaires de légumes. Photo : Gracieuseté de la Ferme Degau inc.

Si leur entreprise va bien – et eux également –, c’est entre autres parce qu’ils ne souhaitent pas prendre de l’expansion à tout prix. « J’aime autant avoir cette taille-là et que ce soit bien géré, qu’être plus gros et ne pas être capable de joindre les deux bouts », dit Stéphane. « La rentabilité d’une ferme n’a rien avoir avec sa grosseur », renchérit Gaétan, l’œil ­comptable du duo.

Aimer son style de vie

Les journées de congé varient selon les ­saisons. La traite des vaches doit s’effectuer quotidiennement, mais pour Stéphane et Gaétan, cet horaire contraignant est contrebalancé par plusieurs avantages. Ils aiment leur travail et le trouvent « satisfaisant ». « On entend tellement de gens dire qu’ils ont hâte au vendredi, mais nous, ce n’est vraiment pas ça! » illustre Gaétan.

Sa conjointe, Julie Bélanger, a quitté la restauration et se consacre à la production maraîchère depuis trois ans. « L’été, on est là sept jours sur sept, mais si on n’aimait pas ça, on ne le ferait pas. »

La production maraîchère réunit la famille, toutes générations confondues. Denis Gaudreau, 81 ans, s’occupe des framboises et des tomates. « Ça, je peux encore le faire », précise-t-il. Quant à Julie, elle a créé un projet-pilote de paniers hebdomadaires avec ses filles pour « se diversifier » et les inclure.   

« En reprenant la ferme, le choix, c’était d’être notre propre boss, lance Gaétan en conclusion. Je suis revenu ici un peu pour vivre une retraite. C’est pas beau, ça? » 

Le maïs, rituel familial

Depuis l’enfance, Stéphane et Gaétan font la culture du maïs sucré que leur père a commencée en 1978. Ce dernier a contribué à établir la réputation de qualité du légume, aujourd’hui associé à Neuville grâce à son appellation d’indication géographique protégée obtenue en 2017. La Ferme Degau porte fièrement cette appellation, puisque près de six hectares sont consacrés au maïs sucré, qui est vendu à deux pas de la ferme et au marché public de Deschambault. Le secret de ce maïs? Le terroir, qui lui donne une saveur unique, mais aussi le savoir-faire historique, gage de fraîcheur, selon les Gaudreau.

Emilie Nault-Simard, collaboration spéciale

https://www.desjardins.com/