Actualités 30 mai 2020

Le calcul des rendements en fourrages, ce n’est pas sorcier!

L’impact du coût de production des fourrages sur une entreprise laitière est réel et important. Malgré cela, cette donnée d’importance est actuellement manquante dans la grande majorité des fermes laitières québécoises.

L’évaluation du rendement aux champs est le premier pas à faire dans la bonne direction. Pour Gaétan Gaudreau, copropriétaire de la Ferme Degau, à Neuville, le fait de connaître ses coûts réels lui procure plus de contrôle sur son entreprise et lui permet de se situer par rapport aux autres producteurs. Ainsi, il peut mettre ses efforts aux bons endroits et placer ses priorités dans le bon ordre.

Compter ce que l’on récolte

À la Ferme Degau, le calcul des rendements en fourrages ne date pas d’hier. « D’aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours pesé nos balles, même avant de faire partie du groupe conseil en gestion. Évaluer correctement le poids des balles, c’est vraiment embêtant. En 2017, nous avons acheté une balance usagée qui nous a coûté 800 $ afin de peser nos balles », explique Gaétan Gaudreau.

Pour l’ensilage d’herbe et l’ensilage de maïs entreposés en silos-tours, ils sont deux individus à compter les boîtes d’ensilage. Ils notent dans un calepin ou dans leur téléphone le nombre de boîtes récoltées pour chaque champ. Ensuite, à l’aide d’un chiffrier Excel offert par Lactanet, ils évaluent facilement la quantité de matière sèche que contient une boîte selon la taille des boîtes et la hauteur à laquelle elles sont remplies.

Les petites balles de foin sont comptées à voix haute par les ouvriers quand ils chargent les remorques pour la vente. Par la suite, les remorques sont pesées sur la balance de l’autoroute. Lors du pressage du foin, le nombre de balles est compté sur la presse et les quantités sont notées.

En ce qui concerne les grosses balles carrées faites à forfait, entre 6 et 10 balles sont pesées avec la balance de M. Gaudreau lors de chacun des chantiers de récolte. Puis, un échantillonnage est effectué afin de connaître la teneur en matière sèche des balles.

Savoir se situer et prioriser ses actions

« Connaître son coût de production des fourrages, c’est la même chose que de connaître son coût de production de légumes ou de maïs sucré. À la ferme, quand on vend notre maïs sucré au kiosque, on sait ce qu’il nous coûte à produire. Pour les fourrages qu’on produit, c’est la même chose. On les vend à nos vaches. Il doit nous rester de l’argent, sinon ça ne nous donne pas grand-chose de travailler. Quand on se donne la peine, ce n’est pas compliqué », conclut M. Gaudreau.

Karen Bergeron, M.Sc., Agr. Conseillère stratégique, Lactanet