Maraîchers 5 mai 2020

Des primeurs perdues en raison d’un cocktail météo

Olivier Barbeau, producteur maraîcher de Saint-Jean-Baptiste en Montérégie, affirme avoir perdu toutes ses primeurs de carottes et d’oignons verts dans la semaine du 20 avril, en raison du gel des sols et des vents violents qui ont occasionné beaucoup de poudrerie sur ses terres.

« Ça a complètement dénudé mes graines. Elles sont toutes parties au vent. Je sème toujours vers la mi-avril pour pouvoir vendre mes primeurs à meilleur prix. Mais cette année, je vais récolter presque en même temps que tout le monde, car j’ai dû ressemer, et mes primeurs vaudront sûrement moins cher », témoigne le copropriétaire des Terres maraîchères Barbeau. Il estime à 15 000 $ la perte de 10 acres de carottes et de 9 acres d’oignons verts. « Je ne me souviens pas avoir déjà vu ça, des rafales comme ça, à ce temps-ci de l’année. »

Le producteur Robert Beaulieu, de Sherrington en Montérégie, rapporte des problèmes similaires. « Il a fallu qu’on sème de nouveau dans quelques champs. J’ai perdu environ 30 acres de carottes et d’oignons », raconte le copropriétaire de la Ferme Marielle et Robert Beaulieu, assurant que les pertes sont coûteuses, mais que « ça fait partie de la game » pour un producteur maraîcher. « Je pense qu’on n’avait pas eu des températures basses comme ça à la fin avril depuis deux ou trois ans, mais ça s’était déjà vu auparavant. Quand on sème tôt, c’est le genre de risques qu’on court. »

Mario Guérin, producteur à la Ferme Guérin et frères, de Saint-Michel également en Montérégie, a préféré attendre pour planter ses oignons cette année, jugeant que le mois d’avril était particulièrement froid. « J’ai planté le 25 avril, mais mon terrain était déjà prêt 10 jours avant », témoigne-t-il, estimant lui aussi qu’il aura peut-être moins de primeurs cette saison et que les prix pour celles-ci seront plus bas. « J’en avais semées aussi, mais je ne sais pas encore si j’aurai des pertes à cause du gel et des vents. C’est quand les semis commenceront à sortir de terre que je verrai si j’ai des dommages. » 

Avec la collaboration de Josianne Desjardins