Actualités 28 avril 2020

D’excellentes conditions pour entreprendre les travaux au champ

Contrairement à l’an dernier où il a fallu attendre au mois de juin dans certains cas en Montérégie pour obtenir des conditions acceptables permettant de débuter les semis, la saison 2020 débute beaucoup plus tôt.

À Noyan, au sud de Montréal, Jonathan Kaiser avait déjà semé près de 60 hectares de soya et de luzerne le 20 avril. « Le sol est froid, mais sec, ça va très bien », a-t-il dit à La Terre. Il sait que le soya pourrait être affecté par les nuits froides s’il germe rapidement, mais il a semé un peu plus profond et ajusté sa population en conséquence. « Le soya est un peu à risque, mais dans quelques jours la météo annonce au moins 3 ou 4 oC et le sol se réchauffe rapidement, ça ne m’inquiète pas! », a affirmé celui qui a 900 hectares à semer. 

À Louiseville, en Mauricie, l’équipe de Forfaits MM K-7 a épandu du lisier dans des conditions rarement vues. « Le sol est très sec, il n’y a pas de compaction, ça ne colle pas sur les pneus, c’est parfait », a détaillé le propriétaire Dominic Cossette. « On est  au moins une semaine d’avance », a-t-il ajouté.

Jonathan Kaiser était heureux de débuter les semis de soya le 20 avril. Photo : Gracieuseté de Jonathan Kaiser
Jonathan Kaiser était heureux de débuter les semis de soya le 20 avril. Photo : Gracieuseté de Jonathan Kaiser

La COVID-19 ne change pas vraiment le fonctionnement de l’entreprise. La situation semble même l’avantager. En effet, la baisse du coût de carburant se traduira par des économies de 20 000 $. Les restrictions moins sévères pour le transport lui ont permis de livrer plus de soya dans son camion, se traduisant aussi par des économies. « Mais le prix de la machinerie, lui, n’a pas baissé », a-t-il précisé.

Prière d’attendre que le sol soit à 10⁰C

L’agronome Christian Blanchard sait qu’il est opportun de semer tôt, surtout que le maïs et le soya offrent de meilleurs rendements lorsqu’ils bénéficient d’une plus grande période de croissance. Il conseille cependant d’attendre que le sol atteigne une température d’au moins 10⁰C avant de mettre les semences en terre. Un sol trop froid peut entraîner un taux de germination plus faible et un retard de croissance, en plus d’accroître la vulnérabilité des plants aux maladies et prédateurs. M. Blanchard, qui couvre la Montérégie-Ouest, prévoit que les producteurs sèmeront plus de maïs que de soya cette année dans sa région, en raison des retards de semis vécus l’an dernier qui ont favorisé le soya.

Dans l’ombre de la COVID-19, il affirme que les livraisons de semences s’effectuent présentement sans problèmes. « On a changé nos politiques de livraisons pour protéger nos livreurs et nos clients. Par exemple, on ne demande plus aux clients de signer les bons d’expédition », indique le copropriétaire d’Agrocentre Fertibec de Saint-Rémi.

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