Politique 21 avril 2020

Bruno Letendre tire sa révérence

Après 26 ans d’implication auprès des éleveurs laitiers, dont 18 à titre de président local et huit à la tête des Producteurs de lait du Québec (PLQ), Bruno Letendre a pris sa retraite le 16 avril. Le 1er vice-président de l’organisation, Daniel Gobeil, assurera l’intérim en attendant la fin de la crise de la COVID-19.

Bruno Letendre avait préparé ses troupes en annonçant son départ à l’assemblée générale annuelle de 2019. La crise de la COVID-19 ne lui a pas fait changer d’idée. Il a remis sa démission aux membres du conseil d’administration des PLQ en visioconférence le 16 avril. « Je vais avoir plus de temps pour faire des choses pour moi », explique l’homme de 64 ans en faisant allusion à sa ferme de Saint-Georges-de-Windsor et à des projets de voyage post-COVID.

« Je pourrais dire que je suis déçu [de quitter dans un tel contexte], mais il se passe tellement de choses présentement que la petite déception, c’est anodin quand on pense à ce qui se passe pour nos personnes âgées », soutient humblement l’ancien président.

Au cours de ses mandats, ce dernier se dit fier d’avoir affronté les détracteurs de la gestion de l’offre. « La solidarité des producteurs de lait est légendaire et ce qui est triste est que le petit pourcentage de gens qui nous dénigre a plus de ­visibilité que ceux qui nous supportent, mais il faut continuer de travailler ensemble, [car] les défis ne seront pas moins importants demain que ce qu’ils étaient hier », affirme-t-il. Il ajoute que la crise actuelle démontre la pertinence du système, facilité par l’amélioration des relations entre producteurs et transformateurs au fil des ans. « On a les mêmes défis. Nous, on a besoin des transformateurs et, eux, ont besoin des producteurs et pour avoir un approvisionnement régulier [et] de qualité, il faut que les producteurs soient autant capables qu’eux de couvrir leurs frais [de production] », dit-il.

Bruno Letendre est particulièrement heureux d’avoir contribué à ce rapprochement entre les acteurs de la filière. Il est aussi fier d’avoir été de ceux qui ont mis en place une classe 7 qui a permis de prévenir l’achat de lait diafiltré américain au détriment de la production locale, même si cette dernière a été éliminée dans les l’Accord Canada–États-Unis-Mexique.

Dans un message publié sur Facebook, l’ancien président a remercié les quatre ministres provinciaux de l’Agriculture avec qui il avait collaboré tout au long de ses mandats. Ce dernier reste toutefois amer quant à la collaboration avec les différents gouvernements fédéraux. « À part Mme Bibeau qui nous a donné des compensations, j’ai toujours entendu qu’il n’y aurait pas de concessions à la gestion de l’offre et il y en a eu trois fois », rappelle-t-il.