Environnement 2 septembre 2014

Gaz de schiste : des gazières en infraction

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Les gazières ont effectué la quasi-totalité de leurs travaux de fracturation hydraulique au Québec sans certificat d’autorisation, selon trois députés du Parti Québécois.

Les députés viennent de mettre au jour ce qu’ils considèrent comme étant des documents compromettants pour l’industrie du gaz de schiste et gênants pour le gouvernement Charest.

Les documents obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’information révèlent, selon la députée de Vachon, Martine Ouellet, que les gazières auraient effectué des travaux de fracturation hydraulique sur 16 des 18 puits sans avoir obtenu préalablement le certificat d’autorisation. Une situation qu’elle qualifie d’inacceptable. Les travaux de fracturation ont cessé en octobre 2010 sous la pression populaire.

« On demande au ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, de faire appliquer la loi en attendant qu’il y ait un véritable moratoire. On souhaite également qu’il cesse de travailler pour les gazières. On trouve sa proximité pour le moins inquiétante », a-t-elle martelé au cours d’une conférence de presse, aux côtés du député de Saint-Hyacinthe, Émilien Pelletier, et du député de Verchères, Stéphane Bergeron.

Martine Ouellet participera à une mission exploratoire en Pennsylvanie, avec des citoyens concernés par ce dossier environnemental, au cours des prochains jours.

Méthane

C’est aussi l’opinion de deux citoyens engagés dans la bataille contre cette industrie. Jacques Tétreault, du comité de citoyens pour la protection de l’environnement maskoutain, déplore que la « capitale agroalimentaire », Saint-Hyacinthe, soit contaminée par trois puits qui fuient et « laissent s’échapper du méthane ».

« Demandez aux agriculteurs de la région et ils vont vous dire qu’ils n’en veulent pas, du gaz de schiste. Ils connaissent les risques de contamination de l’eau, et si on veut faire de l’agriculture, ce n’est pas avec des fuites de méthane! » rage-t-il.

Les trois puits auxquels il fait allusion sont situés à Saint-Barnabé, Saint-Hyacinthe (dans le rang de la Pointe du Jour) et dans le rang Salvail, à La Présentation.

Gérard Montpetit, qui milite aux côtés de Jacques Tétreault, en plus de faire partie du comité non au schiste à La Présentation, voit cette industrie comme « une usine de produits chimiques à ciel ouvert ». Il s’en prend au manque de transparence du gouvernement libéral, qui semble « retenir les informations, dit-il, au détriment de l’intérêt public ».

« Nous devons multiplier nos démarches pour obtenir de l’information au compte-gouttes. On réalise bien que dans ce dossier, il y a deux catégories de citoyens : d’un côté, les agriculteurs à qui on impose des règles strictes pour ne pas polluer l’environnement, et de l’autre, l’industrie du gaz de schiste, qui a en poche un chèque en blanc lui permettant d’agir à sa guise », résume Gérard Montpetit.