Politique 21 août 2018

Élections 2018 – La campagne sera-t-elle agricole?

La campagne électorale va battre son plein dès le 23 août. L’agriculture aura-t-elle une place intéressante dans cette campagne de 39 jours? 

La Terre vous présentera dans les prochaines semaines des entrevues avec les chefs des partis et avec le président de l’Union des producteurs agricoles. L’actualité pourrait également s’inviter dans les plans de campagne des partis étant donné le climat commercial tendu avec les États-Unis. 

Des luttes serrées à deux ou trois s’annoncent en région et le vote du milieu agricole pourrait avoir son importance dans plusieurs des 125 circonscriptions du Québec.

Nous commençons notre couverture cette semaine par les 10 faits saillants agricoles du dernier mandat du gouvernement Couillard, qui s’est amorcé en 2014.

Les 10 faits saillants agricoles du mandat 2014-2018

1. La réforme manquée du Programme de crédit de taxes foncières agricoles était attendue depuis des années. La proposition du ministre Pierre Paradis présentée dans le budget 2016-2017 suscite la colère de producteurs qui voient leurs taxes augmenter. La réforme sera annulée en 2017 par le nouveau ministre Laurent Lessard. 

2. L’austérité du gouvernement Couillard aura des répercussions en agriculture, notamment avec la fin du financement de Solidarité rurale du Québec et la baisse marquée du budget du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Dès 2014-2015, quelque 113 M$ sont retirés du budget de La Financière agricole du Québec.

3. La pression sur le territoire agricole n’a pas diminué pendant les quatre années libérales : REM, aérogares, pôles logistiques, pipelines, etc. L’adoption du projet de loi 122 a donné le droit d’utiliser les terres à des fins autres que l’agriculture par simple règlement dans quatre situations.

4. L’adoption de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne par le Québec, en juin 2017, suscite un débat entre les partis en vue d’exiger de meilleures compensations du fédéral pour le secteur laitier, qui subit les contrecoups de l’entrée sans tarif de 17 700 tonnes de fromage. 

5. La conclusion du Partenariat transpacifique, en octobre 2015, contient de mauvaises nouvelles pour l’ensemble des productions sous gestion de l’offre. Le plan fédéral de compensation de 4,3 G$ annoncé en 2015 n’est plus sur la table aujourd’hui, mais l’entrée en vigueur de l’accord pourrait se faire dans les prochains mois, cette fois sans les États-Unis. 

6. L’adoption d’une loi sur le bien-être animal, en 2015, est l’un des legs du ministre Paradis. Le statut juridique de l’animal passe de celui d’un simple bien à celui d’un être sensible. 

7. En 2016, le ministre Paradis force les producteurs à choisir entre les programmes de soutien basés sur un pourcentage des ventes nettes admissibles et l’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA). Ce sera la fin de l’ASRA pour les secteurs du maïs, du soya et des pommes de terre. 

8. Le départ forcé du ministre de l’Agriculture Pierre Paradis marquera les esprits en 2017 alors qu’un accident de cheval est invoqué suivi d’allégations sur des actes de nature sexuelle. Il ne sera finalement pas poursuivi au criminel et vient tout juste de réintégrer le caucus libéral. 

9. Le ministre Laurent Lessard revient à l’Agriculture pour la 4e fois en janvier 2017 à la suite du départ de Pierre Paradis. 

10. Après un Sommet sur l’alimentation lancé en 2016, l’adoption de la Politique bioalimentaire, le 6 avril dernier, est accompagnée d’un réinvestissement de 349 M$ sur cinq ans.