Actualités 21 juillet 2020

Rendement vs qualité : l’éternel dilemme

Chaque année, l’objectif de tout producteur de fourrages est de maximiser le rendement et la qualité, sans compromettre la durée de vie de ses prairies.

Malheureusement, le rendement et la qualité de nos fourrages sont typiquement en relation inverse. Avec le développement des plantes et l’augmentation de leur rendement, on observe une modification importante de la proportion entre les feuilles et les tiges : plus on avance en maturité, plus la proportion de tiges est importante, ce qui réduit la qualité.

Maximiser le rendement ou la qualité ?

Certains producteurs opteront pour une gestion de coupe offrant un rendement élevé, une bonne persistance et une valeur nutritive adéquate. Avec cette gestion équilibrée, les fourrages sont typiquement récoltés près du stade début floraison (légumineuses) ou début épiaison (graminées). Un des avantages de ce type de gestion est que moins d’hectares sont nécessaires pour atteindre le stock de fourrages requis par la ferme. Cela permet entre autres de libérer plus d’hectares pour les cultures vendues. Une étude réalisée en 2017 par ­l’Université Laval en collaboration avec Agriculture et Agroalimentaire Canada a d’ailleurs démontré que ce type de gestion pourrait maximiser le bénéfice net des entreprises.

D’autres producteurs préféreront plutôt sacrifier un peu de rendement et de persistance pour maximiser la qualité. Ainsi, ils récolteront leurs fourrages près du stade début boutons ­(légumineuses) ou fin gonflement (graminées). Ce type de gestion de coupe est le préféré des nutritionnistes puisque la qualité des fourrages a un gros effet sur la ­performance de vos animaux. Un apport accru en nutriments permettra à l’animal d’augmenter sa production laitière tout en ayant besoin de moins de concentrés. Cette approche est idéale pour maximiser votre marge alimentaire.

Le meilleur choix

Il n’y a pas de solution parfaite. Chaque ferme est unique et possède ses propres besoins. Le type de gestion à prioriser pour vous dépendra notamment de la superficie de vos terres, de votre stock de fourrages, du coût de production de ceux-ci et bien sûr de vos objectifs !

Surveillez l’évolution des degrés-jour, et aussitôt qu’une valeur de 250 est atteinte dans votre région, allez ­marcher vos champs pour confirmer le stade de maturité des plantes et entrevoir le meilleur moment pour la récolte. N’hésitez pas non plus à en discuter avec un conseiller, il pourra vous aider à faire le bon choix pour votre ferme. 

Jean-Philippe Laroche, collaboration spéciale