Actualités 7 décembre 2020

Le rêve d’aider les Autochtones grâce au yacon

Johanne Paquet Sioui, s’est mis l’an dernier à la culture émergente du yacon, un légume au goût sucré dont la valeur fonctionnelle pour faire baisser le taux de glycémie dans le sang est reconnue à l’international, soutient-elle, mais pas au Canada.

Le yacon est un légume originaire d’Amérique du Sud et émergent au Canada. Son goût sucré s’apparente à celui d’une poire.
Le yacon est un légume originaire d’Amérique du Sud et émergent au Canada. Son goût sucré s’apparente à celui d’une poire.

Cette agricultrice wendate, dont l’entreprise se situe à Wendake, espère contribuer à réduire la proportion de personnes atteintes de diabète de type 2 chez les Premières Nations, grâce à la reconnaissance des effets bénéfiques de ce produit en ce sens. Déterminée à ce que son projet se concrétise, elle est en quête de partenaires pour financer une étude à l’Université Laval qui prouverait la valeur fonctionnelle du yacon.

« Le sucre contenu dans les tubercules est peu calorique et peut remplacer le sucre standard dans les plats transformés. Si la valeur fonctionnelle du yacon était reconnue par Santé Canada, on pourrait le commercialiser avec une étiquette qui démontre ses bienfaits. Ça donnerait plus de crédibilité à un éventuel projet visant à améliorer les habitudes alimentaires des Autochtones », soutient Mme Paquet Sioui, en entrevue avec La Terre.

Or, pour faire reconnaître les bienfaits du yacon par Santé Canada, il faudrait d’abord que des recherches scientifiques sur le sujet existent au pays, ce qui n’est pas le cas, soutient-elle. C’est pourquoi l’agricultrice travaille à la réalisation future d’une étude sur les tubercules du yacon, à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval. « Le problème, c’est que ça coûte plus de 8 000 $ et que le financement est dur à trouver », se désole celle qui a fait des demandes de subvention à plusieurs reprises, sans succès. Elle soutient néanmoins qu’elle ne baissera pas les bras de sitôt et lance un appel aux intéressés à financer son projet.

Inciter les Autochtones à cultiver le yacon 

Johanne Paquet Sioui se donne pour objectif de faire reconnaître par Santé Canada que le yacon est bénéfique pour les diabétiques de type 2, qui sont nombreux chez les Premières Nations.
Johanne Paquet Sioui, de Wendake, se donne pour objectif de faire reconnaître par Santé Canada que le yacon est bénéfique pour les diabétiques de type 2, qui sont nombreux chez les Premières Nations.

On retrouve surtout le yacon en Amérique du Sud, en Europe et en Nouvelle-Zélande. Comme la culture de ce légume – dont le goût s’apparente à celui d’une poire – est toujours émergente au Canada, l’agricultrice a fait plusieurs tests depuis un an pour comprendre comment le produire à grande échelle au Québec. Elle se donne pour objectif de commercialiser ses tubercules dans les restaurants et les fruiteries de sa communauté d’ici l’an prochain. À long terme, si elle parvient à faire reconnaître la valeur fonctionnelle du yacon par Santé Canada, elle vendra l’idée à d’autres membres de la communauté autochtone d’en faire la culture. « C’est un projet embryonnaire. Une reconnaissance que le yacon peut réguler le diabète de type 2 pourrait convaincre les Premières Nations de l’adopter et de travailler au développement de produits à base de ce légume qui auront des effets bénéfiques pour les personnes diabétiques », conclut-elle.