Actualités 13 janvier 2017

Connaître ses sols : pourquoi, comment, dans quel but?

Au Québec, il existe 500 séries de sols. Un champ est rarement graveleux, argileux, loameux ou sableux (léger) dans sa totalité. Des bandes de sols de nature différente le traversent.

Sur le site de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), on peut consulter des cartes pédologiques qui démontrent la répartition des sols sur le territoire québécois. « Chaque série de sols possède ses caractéristiques et ses propriétés », indique Stéphane Gagnon. Et cette variabilité exerce un impact direct sur le niveau de fertilité d’un champ.

Carte pédologique et stratégie d’échantillonnage. Crédit photo: Caroline Barré
Carte pédologique et stratégie d’échantillonnage. Crédit photo: Caroline Barré

L’échantillonnage de sols par GPS permet de déterminer les zones de variation afin de les gérer efficacement. L’idée n’est pas de mettre plus de produits, mais d’avoir le bon dosage au bon endroit, d’où l’importance d’établir une stratégie d’échantillonnage. La prise d’un seul échantillon de sol pour un champ complet ne suffit pas. Chaque hectare doit être géré individuellement pour faire ressortir la variabilité des séries de sols, et donc leur fertilité. Puisqu’il connaît ses sols, le producteur peut aider à définir la stratégie d’échantillonnage s’il a observé un écart de rendements ou des cultures irrégulières. De plus, les cartes de rendement, les images satellite et les photographies aériennes sont des outils complémentaires à l’échantillonnage de sols.

À Synagri, l’échantillonnage de sols par GPS s’effectue à l’aide du Wintex 1000. L’appareil est plus rapide et plus constant que si l’on procède manuellement pour ce qui est du volume et de la profondeur des sols prélevés. Agrocentre propose aussi un accompagnement complet en matière de cartographie et d’analyse de sols par grilles à l’hectare ou par zones de gestion. « Tout dépend de l’utilisation », souligne Kim R. Tourigny, d’Agrocentre Vinisol.

L’analyse des sols aide l’agronome à réaliser ses prescriptions de correction à dosage variable. Ainsi, on peut déterminer la présence de potasse, de phosphore et d’azote, la capacité d’échanges cationiques, la matière organique disponible, le pH et d’autres éléments mineurs tels le magnésium et le bore. « Une plante a toujours une capacité d’absorption maximale », souligne Paul-André Hénault, géographe et spécialiste en agriculture de précision pour le Réseau New-Net et le

Console de guidage – semis à taux variable. Crédit photo: Deere and Company
Console de guidage – semis à taux variable. Crédit photo: Deere and Company

Groupe Terapro. Si une plante manque d’éléments nutritifs, elle souffre de carences. Par contre, si on lui impose un surplus d’intrants, celle-ci le rejette dans les cours d’eau avoisinants, sans compter que cela gonfle la facture inutilement. Ainsi, les apports nutritionnels dont ont besoin différentes cultures sont établis selon des prescriptions qui leur sont propres. Un fichier les concernant est transmis par courriel à l’applicateur, qui les copie sur une clé USB, pour finalement les transférer dans la console de guidage.

« Étant donné que chaque culture a ses propres exigences, elle laisse évidemment le champ en carence de certains éléments à la fin de la saison », explique Paul-André Hénault. Puisque les sables se vident rapidement de leurs matières organiques, on doit procéder à leur échantillonnage plus souvent que pour les grosses argiles notamment, où celui-ci peut être fait tous les trois à six ans. L’important est de maintenir une constance. Si l’on procède à un premier échantillonnage au printemps, on doit aussi réaliser les prochains à la même période. L’automne est également une saison propice pour le faire et l’on dispose de plus de temps à ce moment-là.