Actualités 3 juillet 2020

Améliorer son irrigation grâce à des tables inondables

Quand est venu le temps de moderniser une partie de ses installations, les serres Le Cactus fleuri a fait d’une pierre deux coups en troquant ses vieilles tables de métal pour des équipements inondables. Non seulement l’investissement a permis à l’entreprise d’améliorer la qualité de ses opérations d’irrigation, mais elle a dégagé des économies en ressources et en main-d’œuvre.

Dans le but d’améliorer sa capacité de production, l’entreprise de Sainte-Madeleine en Montérégie a remplacé en 2019 trois serres individuelles de 30 pieds de largeur pour une serre unique de 125 pieds en occupant les espaces entre chaque structure. Le producteur horticole a également profité de l’occasion pour acquérir des tables mobiles, ce qui lui a fait gagner en tout et pour tout 50 % de superficie de production. Mais plutôt que d’avoir recours à des tables conventionnelles, il a opté pour des tables inondables intégrées à un système d’irrigation.

« Même si on fait pousser des cactus et des succulentes, l’eau est un enjeu majeur chez nous. On doit les arroser une à deux fois par semaine pendant l’été si on veut qu’ils grossissent et on produit ici même 80 % des plants qu’on vend », explique son propriétaire André Mousseau.

Le propriétaire du Cactus fleuri, André Mousseau, tire plusieurs avantages de ses tables inondables pour irriguer ses plantes ornementales. L’employée chargée de l’arrosage met une heure à effectuer des opérations qui autrefois demandaient une journée complète.
Le propriétaire du Cactus fleuri, André Mousseau, tire plusieurs avantages de ses tables inondables pour irriguer ses plantes ornementales. L’employée chargée de l’arrosage met une heure à effectuer des opérations qui autrefois demandaient une journée complète.

Comment ça fonctionne?

Installé à l’automne 2019, le système est contrôlé par deux automates, chacun contrôlant 45 zones. Chaque matin, une employée règle le temps d’irrigation des différentes tables par lot de trois. Elle peut aussi contrôler l’ajout d’engrais, disposé dans des cuves et relié au circuit. Au moment voulu, l’eau et l’engrais prennent le chemin de la table sélectionnée et en inondent le fond. Lorsque la minuterie s’arrête, l’eau est drainée par des canaux, puis récupérée, ce qui a pour avantage d’éliminer les pertes d’eau et d’engrais. « D’ici la fin de la saison, on prévoit diminuer notre consommation d’eau et d’engrais de 30 % », calcule le producteur.

Avantages et défis

Pour diminuer sa dépendance à l’aqueduc municipal, le serriculteur récupère l’eau de pluie via les gouttières. L’eau est ensuite acheminée dans de grands réservoirs, puis mélangée à de l’engrais avant d’être dirigée vers les tables inondables.
Pour diminuer sa dépendance à l’aqueduc municipal, le serriculteur récupère l’eau de pluie via les gouttières. L’eau est ensuite acheminée dans de grands réservoirs, puis mélangée à de l’engrais avant d’être dirigée vers les tables inondables.

Les tables inondables permettent aussi à l’entreprise de mieux contrôler la qualité de l’irrigation. « Avec un boyau, ça se peut qu’un endroit soit plus sec qu’un autre, tandis qu’avec ces tables, c’est le sol qu’on vient mouiller. Toutes les plantes reçoivent la même eau et la même quantité d’engrais », commente André Mousseau.

Mais le principal avantage d’avoir implanté cet équipement est de sauver du temps. Auparavant, les opérations d’arrosage accaparaient à temps plein une employée. Le même travail est désormais accompli en une heure. « Je peux affecter cette personne-là à la production. J’évalue que je sauve environ un employé-année. »

Irriguer quelques 350 variétés de plantes ornementales a tout de même représenté un défi, car il a fallu les regrouper en fonction de leurs besoins. « Ça nous a demandé une certaine période d’ajustement pour trouver le bon temps d’irrigation. Là on commence à voir la différence dans la qualité de certaines plantes qui réagissent mieux à une irrigation par le sol. On croit pouvoir limiter les maladies de cette façon-là », indique le serriculteur.

L’implantation des tables inondables et du système d’irrigation a coûté au Cactus fleuri 180 000 $, plus 5 000 $ en main-d’œuvre à l’interne. L’entreprise a pu obtenir une subvention de 125 000 $ du programme Prime-Vert du MAPAQ pour assurer une meilleure gestion de l’eau et des engrais.

Transférable à d’autres productions

« Ce type d’équipement peut convenir à tout type de production en pots sur tables de métal ou de bois, affirme Martin Bernier, propriétaire des Serres Guy Tessier, qui a réalisé le projet conjointement avec Dubois Agrinovation. Les tables inondables demeurent peu courantes en horticulture, car des coûts importants y sont rattachés. Mais il faut les voir comme un investissement. Elles permettent de consacrer moins d’heures aux opérations d’arrosage et d’avoir une irrigation plus précise et régulière. »