Actualités 2 juillet 2018

Sursemis : choisir le bon équipement

Un hiver rigoureux peut affecter durement les plantes fourragères. Au printemps, il n’est pas rare que le producteur retrouve une prairie dégradée, la végétation n’ayant pas survécu au froid sur des parcelles plus ou moins grandes. C’est alors le temps de se tourner vers le sursemis, une tâche délicate qui nécessite le bon équipement.

Le sursemis est une technique qui consiste à réimplanter des semences dans une prairie dégradée sans détruire la végétation existante. Pour réussir son sursemis et aller chercher un taux acceptable de germination, il faut s’assurer d’avoir un contact adéquat entre la semence et le sol.

« S’il y a moyen d’enterrer un peu la semence, c’est encore mieux, explique l’ingénieur agronome et professeur à l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière, Vincent Lamarre. Il faut garder ce principe-là en tête lorsqu’on choisit son équipement. » 

Différentes techniques

Selon lui, la technique la plus simple et la moins coûteuse est de semer à la volée avec un épandeur mécanique fixé à un petit tracteur ou un véhicule tout-terrain. La semence est cependant déposée au sol sans aucun recouvrement, ce qui n’est pas l’idéal. 

« Si la semence tombe par exemple sur un résidu de culture, elle va être perdue, prévient l’agronome. Cette technique est généralement utilisée sur de petites superficies pour dépanner. »

Selon l’ancien président du Conseil québécois des plantes fourragères ­Germain Lefebvre, plusieurs producteurs emploient un semoir à céréales conventionnel muni d’une boîte à semences fourragères. « Il suffit d’ajuster la machine pour que les graines tombent dans le sillon et s’enterrent un peu », précise-t-il.

D’autres producteurs optent pour une herse de type étrille, qui fait d’abord un léger travail de sol avant l’ensemencement. Il est ensuite préférable de passer un rouleau d’acier ou de fonte pour « rappuyer la semence au sol et faciliter la germination », souligne Vincent Lamarre. 

Idéalement, les semences fourragères devraient entrer à 1 ou 2 cm dans le sol. Ceux qui utilisent un semoir à semis direct doivent donc faire des ajustements pour diminuer la pression et éviter que la graine ne se retrouve à 5 cm dans le sol.

« Je l’ai fait chez moi avec un John Deere. On a enlevé la pression au maximum pour semer du ray-grass et ça a bien fonctionné », rapporte Germain Lefebvre.

Selon Vincent Lamarre, les semoirs pneumatiques sont une solution intéressante puisque le réglage est beaucoup plus facile à faire et que ces machines assurent une distribution uniforme des semences au sol.